SOCIETE / FAITS DIVERS

A cause de la politique, deux jeunes filles se battent jusqu’au sang

En cette période préélectorale, le feu couve dans de nombreuses localités du pays. À Sébikotane, deux familles ont fait recours à la violence pour régler leur contentieux politique. C’est ce qui a conduit à l’arrestation de deux des leurs, en l’occurrence A. A Kane et A. Diouf, pour coups et blessures volontaires réciproques.

C’est à la suite d’une violente altercation qui avait opposé leurs familles respectives qu’A. A. Kane et A. Diouf se sont crêpé le chignon. Poursuivies pour des faits de coups et blessures volontaires réciproques ayant entraîné des incapacités temporaires de travail de 21 jours, les deux jeunes filles ont été placées sous mandat de dépôt le 28 décembre dernier. A. A. Kane qui répondait de ses actes hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, a battu en brèche l’accusation. « Ce sont les membres de la famille d’A. Diouf qui avaient attaqué ma mère. A. Diouf qui me reprochait d’avoir filmé la scène, a attendu le lendemain pour m’agresser avec une lame au moment où je revenais de la boutique. Elle m’a blessée au bras. Je n’ai pas touché à un seul de ses cheveux », a contesté l’élève en classe de Terminale S2, née en 2001.

  1. Diouf qui sera jugée ce vendredi par le tribunal pour Enfants, a plaidé pour la légitime défense. A l’en croire, la prévenue avait abreuvé d’injures sa grand-mère au cours de la violente dispute qui avait opposé leurs deux familles. C’est ainsi qu’elle lui a dit de ne plus récidiver. « Lorsqu’on s’est croisées le lendemain, elle s’est agrippée à mes cheveux, avant de lacérer mes deux bras avec une lame. Son petit frère qui est sorti de nulle part, m’a lancé une pierre au dos », a expliqué la mineure de moins de 16 ans. Vêtue d’un boubou qui cache ses plaies, elle renseigne qu’elle a repris la lame des mains de son antagoniste pour se venger. « Je lui ai lacéré le bras », avoue-t-elle.

Me Domingo Dieng qui a informé du désistement du père de la partie civile, a plaidé l’apaisement.

Le Ministère public qui n’a pas pris pour argent comptant les déclarations de la plaignante, a requis l’application de la loi. La défense a relevé que la prévenue a toujours contesté avoir occasionné des blessures à la partie civile. « Elle m’a juré sur tous les saints qu’elle ne s’est jamais battue. Elle est très maladive », informe Me Abdoul Daff. Selon lui, les deux familles ont un contentieux politique. Mais, les pères ont convenu de ramener la paix entre les deux parties. Ainsi, la robe noire a plaidé le renvoi des fins de la poursuite, à titre principal et une application bienveillante de la loi, à titre subsidiaire.

La présidente du tribunal a disqualifié les faits de coups et blessures volontaires en violence et voie de fait avant de déclarer la prévenue coupable. Dispensée de peine, A. A. Kane a recouvré la liberté. A. Diouf est retournée, elle, à la citadelle du silence en attendant son jugement ce vendredi.

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