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Affaire Tosyali : Ousmane SONKO Coince Le Ministre Aïssatou Sophie GLADIMA À L’Assemblée

Le leader de Pastef ne lâche pas le dossier sur la gestion des ressources minières. Ce week-end dernier, lors du vote du budget du ministère des Mines et de la Géologie, il a encore interpellé le ministre Aïssatou Sophie Gladima sur l’affaire Tosyali, cette entreprise turque qui doit exploiter la mine de fer de la Falémé. Mais aussi l’exploitation de l’or au parc Niokolo koba.

Le débat sur la gestion des ressources naturelles est loin de connaître son épilogue. Les explications du gouvernement ne semblent pas convaincre le député Ousmane Sonko. Ce dernier veut toujours des clarifications sur les contrats qui lient l’Etat du Sénégal à certaines firmes internationales en charge de l’exploitation de ces ressources. Le vote du budget 2020 du ministère des Mines et de la Géologie, le week-end écoulé, a été une occasion pour le leader du Pastef/Les Patriotes de remettre sur la table du ministre Aïssatou Sophie Gladima ce débat brûlant. «Il y a un débat qui a été soulevé sur la souveraineté des ressources naturelles alors que l’article 25-1 de la Constitution l’a clos. Car, les ressources naturelles appartiennent au peuple et sont utilisées pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Donc, l’article 4 du code pétrolier et l’article 3 du code minier doivent être revus parce qu’ils sont caduques et sont contradictoires à la Constitution qui est la charte fondamentale», rappelle le patron de Pastef. Qui par la même occasion soulève l’affaire Tosyali, cette entreprise turque qui est en charge de l’exploitation de la mine de Falémé. Le député dit détenir le protocole d’accord que le ministre des Mines et de la Géologie a signé au nom du Sénégal. Selon lui, dans le document, il a été indiqué que dans le contrat 50 % du personnel devra être turcs, que le Sénégal va contribuer aux prêts d’investissements bancaires et va prendre en charge aussi la trésorerie, la garantie accordée aux institutions financières par le prêt d’investissement, réaliser les liaisons routières et ferroviaires pour la viabilisation du contexte etc. «Ce protocole est authentique et vous ne pouvez pas remettre en cause son authenticité. Ce contenu de ce protocole est très grave. C’est la légèreté dont vous faites sur le traitement de ce protocole qui est beaucoup plus grave en disant que ce n’était qu’un protocole d’accord. Est-ce que vous savez qu’aujourd’hui, un protocole d’accord est considéré au niveau des Nations unies comme un traité ? Et que si les engagements sont fermes les parties peuvent s’en réclamer. C’est comme ça que vous faites pour nous mettre dans des situations difficiles», assène le parlementaire.

Ce dernier révèle que la première partie du contrat est estimée à 120 millions de dollars avec la réalisation d’une usine de fabrication de béton et de fil à machine etc. Mais ce qui plus intéressant dit-il, c’est la deuxième partie qui concerne les 900 millions de dollars d’investissement pour l’exploitation minière. Sur ce, il invite tous les Sénégalais à bien surveiller ce protocole parce que s’il passe comme accord, ce sera une catastrophe pour ce pays. Car, ce sera le plus mauvais accord que le Sénégal aura signé.

Concernant aussi le zircon de Niafrang en Casamance, le député dit avoir adressé une question écrite le 27 octobre 2017 au ministre des Mines et de la Géologie pour lui demander le rapport d’audience public tenu en 2011, 2014 et l’enquête de 2006 où les populations, selon lui, ont totalement rejeté cette offre. Mais aussi la convention minière et les deux arrêtés renouvelés et l’arrêté de prorogation, Aïssatou Sophie Gladima l’a renvoyé au Journal officiel. «Vous savez très bien que les enquêtes et les audiences publiques ne sont pas publiées au Journal officiel. Qu’est-ce que vous avez à cacher ?», questionne-t-il. «Concernant l’exploitation de l’or à Niokolo koba, pouvez-vous nous confirmer que des autorisations ont été régulièrement signées par votre prédécesseur? Et est-ce que ces autorisations n’ont pas empiétées sur le Parc. J’ai reçu les arrêtés», poursuit Ousmane Sonko. Non sans fustiger le fait que des gens ont pu exploiter de l’or pendant tout ce temps sur ce site sans que le ministre des Mines et de la Géologie puisse être au courant.

Aïda Mbodji estime que la transparence dans la gestion de ces ressources minérales doit être un challenge pour les autorités. Pour elle, les nombreux problèmes dans ce secteur sont liés aux exonérations fiscales accordées aux sociétés étrangères qui exploitent ces ressources. Elle rejette la Responsabilité sociétale d’entreprise (Rse) de ces firmes étrangères qui selon l’ancien ministre sous Abdoulaye Wade n’est rien d’autre qu’une escroquerie des sociétés étrangères pour mettre la main basse davantage sur les ressources du pays. «Sur les 20 points du MOU du 9 octobre 2018, qui existe bel et bien et il est à la disposition de qui veut l’avoir car, étant au niveau de notre site officiel, ces points ont été ramenés à 13, à l’issue de la rencontre qui s’est tenue avec l’Apix, le ministère, Tosyali et le ministère des Finances le 8 juin 2019. Donc, tous les points que vous avez énumérés ont été enlevés», répond le ministre des Mines.

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