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Accusations de corruption par l’Onu autour du vote libyen sous l’égide de… l’Onu

Rachel Marsden. Sputnik France

Quel intérêt les Nations unies ont-elles à élaborer des accusations de corruption visant leur propre initiative de paix pour la Libye? Analyse d’Emmanuel Dupuy, président de l’Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE), au micro de Rachel Marsden.

Les Nations unies sont censées aider la Libye à mettre fin à la guerre civile qui fait rage depuis l’intervention franco-anglaise, menée sous un prétexte humanitaire en 2011. Elle a vu la mort de Mouammar Kadhafi et a créé le vide de pouvoir qui a conduit au chaos actuel.

La sélection surprise –par les délégués validés par l’Onu– d’un Premier ministre par intérim, un certain Abdel Hamid Dbeibah, avait l’air d’être un bon départ. Sauf que maintenant, le rapport d’un panel d’experts de l’Onu dévoilé par l’AFP porte des accusations de corruption dans cette sélection. 

Selon l’agence de presse, le document, qui est censé être bientôt remis au Conseil de sécurité, mentionne des pots-de-vin de 150.000 à 200.000 dollars offerts à au moins trois participants pour qu’ils votent en faveur d’Abdel Hamid Dbeibah. Bref, l’Onu s’apprêterait à dénoncer sa propre incompétence dans ce processus de paix. Sont-ils sérieux? Les accusations sont-elles crédibles? Ou sont-ils tout simplement déçus du résultat de leur propre initiative?

Emmanuel Dupuy, président de l’Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE), considère que ce rapport ne changera pas grand-chose:

«Une corruption active aurait été que la majorité des 39 personnes qui ont voté pour le Premier ministre soit accusée de corruption. Or ici, il s’agit de trois cas seulement, c’est vraiment marginal et même si cette corruption était vérifiée, ce que semble dire le rapport, ce ne serait pas la première fois que des preuves manifestes de corruption seraient avérées et cela ne remettrait pas en cause l’élection du Premier ministre.»

Mais quel serait l’intérêt pour l’Onu d’élaborer un tel rapport? Le président de l’IPSE estime que le but de cette enquête était de mettre la pression sur le Parlement libyen:  

«Il y avait une date butoir, le 19 mars, pour valider le gouvernement par intérim. Le Parlement libyen s’est réuni à Syrte le 10 mars et a voté le processus de validation de l’élection du Premier ministre donc tout a été fait en temps et en heure.»

Ce rapport pourrait-il annuler le vote du nouveau Premier ministre? D’après Emmanuel Dupuy, ce ne serait pas le cas:

«Même si l’enquête a été rendue publique, cela ne remettra pas en cause le pouvoir du Premier ministre qui est le chef du gouvernement par intérim jusqu’au processus électoral car tout cela est temporaire.»

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