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Afrique du Sud: après les inondations, Durban évalue les dégâts

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Les opérations de nettoyage se poursuivent à Durban, en Afrique du Sud. Les inondations de début avril ont fait près de 450 morts et des dégâts matériels considérables. S’il est trop tôt pour chiffrer exactement les pertes économiques provoquées par ces intempéries, des centaines de millions d’euros seront nécessaires pour reconstruire. Ces inondations ont affecté du chef d’entreprise au petit propriétaire.

Deux marches et puis le vide. Le jardin qui marquait l’entrée de la maison de Trevor a été emporté par un glissement de terrain. Les réparations seront très importantes et devront être autofinancées. « On n’a pas d’assurance pour la maison. Les dégâts doivent être réparés et ils doivent l’être en mettant la main à la poche. Ça va nous coûter très cher. De nombreuses voitures ont été endommagées et dans le quartier d’où je viens, les gens n’ont pas beaucoup d’argent. Ils ont travaillé dur pour se payer ces voitures et malheureusement la plupart n’ont pas assuré leur véhicule », déplore Trevor

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Des glissements de terrain ont détruit de très nombreuses infrastructures. Routes, ponts, canalisations, bâtiments. Le secteur du transport a également subi de lourdes pertes. Camions sous les eaux, conteneurs éparpillés sur les routes, mais surtout un arrêt temporaire des opérations au port de Durban, le plus grand port à conteneurs d’Afrique subsaharienne, puis une baisse de son activité faute d’accès. Cette catastrophe rappelle les émeutes de juillet 2021 qui avaient interrompu le trafic routier.

Mais cette fois, c’est encore pire, estime Juanita Maree, à la tête d’une association sud-africaine de fret (SAAFF). « Les conséquences sont plus désastreuses. Je pense qu’il faudra attendre 45 jours pour que la chaîne de distribution absorbe le choc et revienne à la normale. Mais je pense qu’elle est devenue beaucoup plus résiliente depuis les émeutes de juillet 2021. On a tiré les leçons des pillages, estime Juanita Maree. En cas de crise, on a désormais des structures pour nous permettre de travailler tous ensemble pour maintenir la chaîne de distribution fluide. »

L’éparpillement des centaines de conteneurs sur les routes de Durban illustre la force de ces inondations, mais aussi le manque d’adaptation de la métropole aux risques du changement climatique, selon Gladwin Malishe, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie de Durban. « Je pense que certains de ces conteneurs ne devaient pas être là. Donc on doit mettre en place une meilleure organisation de la ville. Quel espace pour le logement, quelle zone pour l’industrie, quelle autre pour la logistique, détaille-t-il. On doit maintenant prendre en compte les inondations ou les autres catastrophes qui peuvent survenir. »

Dans son effort de reconstruction, la ville de Durban devra mieux prendre en compte la question des aléas climatiques. Le ministère du Développement économique de la province du KwaZulu-Natal estime à 600 000 millions d’euros le coût des réparations.

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