Aïda Mbodj à la tête de la coalition Diomaye Président : Une Gestion Solitaire qui Freine l’Esprit de Renouveau, Par Mamadou Lamine Toure
La gestion de la coalition Diomaye président par Aïda Mbodj suscite un vif débat au sein de la scène politique sénégalaise, bien au-delà de son rôle contestable de coordonnatrice de la Délégation à l’Entrepreneuriat Rapide (DER). À 70 ans, cette figure historique du paysage politique sénégalais, qui a traversé les régimes de Diouf et Wade, semble incarner une continuité avec le système ancien, en contradiction avec l’esprit de rupture que prônent des leaders comme Ousmane Sonko et Diomaye Faye, les porte-drapeaux de la jeunesse sénégalaise en quête de changement.
Ce qui inquiète davantage les observateurs politiques et les militants de la coalition, ce n’est pas seulement son âge avancé ou sa nomination à la DER, mais sa gestion solitaire de la coalition Diomaye Président, qui fait craindre un retour aux pratiques politiques autocratiques et archaïques. À un moment où la jeunesse réclame une gouvernance plus inclusive, participative, et orientée vers l’innovation, Aïda Mbodj impose un style de gestion rigide et centralisé, souvent décrit comme « quasi militaire », qui semble éloigné des aspirations du mouvement qu’elle représente.
Une Gestion Qui Incarne la Continuité avec l’Ancien Système
La coalition Diomaye Président, qui se veut être une alternative audacieuse à l’establishment politique, porte les espoirs d’une nouvelle génération de leaders comme Diomaye Faye et Ousmane Sonko. Ces jeunes figures politiques prônent la rupture avec les anciennes pratiques jugées inadaptées aux réalités actuelles. Cependant, avec Aïda Mbodj aux commandes, les membres de la coalition craignent une gestion autoritaire et solitaire, qui s’oppose à l’esprit de collaboration et d’ouverture qui a fondé leur mouvement.
Pour beaucoup, Aïda Mbodj incarne l’ancrage dans l’ancien système qu’elle a pourtant longtemps servi. Sa gestion rigide est perçue comme un frein à l’innovation, à l’implication des jeunes dans la prise de décision, et à la transparence, valeurs pourtant au cœur des revendications de la jeunesse sénégalaise. Alors que les attentes sont tournées vers des réformes profondes et un engagement renouvelé en faveur de la jeunesse, la gestion solitaire d’Aïda Mbodj au sein de la coalition est vue comme une régression.
La Coalition Diomaye Président Face à une Crise de Leadership
La coalition Diomaye Président est censée être un espace de transformation politique, un projet où les jeunes sont au cœur des décisions et de la réflexion. Mais avec une personnalité aussi centralisatrice que Mbodj à sa tête, ce projet semble compromis. Les membres de la coalition se demandent comment cette gestion solitaire peut être compatible avec l’esprit de rupture, de démocratie participative et de renouveau prônés par Diomaye Faye et Ousmane Sonko.
L’isolement des autres membres dans la prise de décision, ajouté à un style de leadership autoritaire, fait craindre une marginalisation des jeunes voix et une réinstauration des pratiques d’un autre temps. En plaçant une figure du passé à la tête d’un mouvement tourné vers l’avenir, la coalition prend le risque de s’éloigner des attentes de sa base, principalement constituée de jeunes militants désireux de voir émerger une nouvelle forme de gouvernance.
Un Défi pour l’Avenir de la Coalition et du Renouveau Politique
La jeunesse sénégalaise, qui constitue la majorité de la population, est avide de réformes audacieuses et d’une gouvernance moderne, capable de répondre aux défis socio-économiques du pays, en particulier la lutte contre le chômage. La gestion solitaire d’Aïda Mbodj apparaît donc comme un frein à l’impulsion de nouvelles idées au sein de la coalition, ce qui pourrait décevoir ceux qui espéraient une réelle transformation politique.
Pour beaucoup, la coalition Diomaye Président doit s’aligner davantage sur les valeurs de transparence, d’inclusivité, et d’innovation. Si le leadership d’Aïda Mbodj persiste dans cette voie autoritaire, la coalition risque de perdre en crédibilité auprès de sa base militante et de l’opinion publique. Une figure issue de l’ancien système politique peut-elle vraiment impulser la rupture radicale tant attendue ? Les jeunes militants de la coalition et du pays dans son ensemble en doutent de plus en plus.
Une Crise de Confiance qui Appelle au Changement
Le véritable enjeu pour la coalition Diomaye Président est de rester en phase avec l’esprit de rupture et de renouveau qu’elle défend publiquement. Cela passe nécessairement par une révision du leadership et une ouverture à des pratiques plus participatives et moins centralisées. Aïda Mbodj, malgré son expérience et sa longévité politique, semble ne pas incarner les valeurs attendues par les jeunes et les réformistes.
En fin de compte, si la gestion solitaire d’Aïda Mbodj continue à s’imposer au sein de la coalition, il est probable que le mouvement perde le soutien de nombreux jeunes, fatigués par des pratiques politiques qu’ils espéraient voir disparaître. La nomination de Mbodj à la tête de la coalition est perçue comme un rendez-vous manqué avec l’avenir du Sénégal, un avenir où les jeunes veulent jouer un rôle central et décisif dans la refondation du système politique du pays.
Il reste à voir si cette crise de leadership au sein de Diomaye Président aboutira à un changement de cap ou si elle précipitera la fragmentation d’un mouvement qui porte tant d’espoirs pour le renouveau politique au Sénégal.
*Mamadou Lamine TOURÉ Diplômé de Journalisme de l’école supérieure de journalisme de Lille et de l’université Lille 3*