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Algérie, la corruption reste un passage obligé pour tout Président

La rédaction de Mondafrique

La corruption n’est pas un obstacle pour devenir président de la République en Algérie, bien au contraire, puisqu’il permet au pouvoir réel, qui reste l’armée, de choisir puis de contrôler le candidat à la charge suprême

C’est avec étonnement que le peuple algérien découvre, à la mort de feu le président Boumediene en 1979, l’implication de Abdelaziz Bouteflika, ministre des affaires étrangères de l’époque, dans une affaire de corruption. Lui qui s’est représenté comme dauphin légitime à la succession du président Boumedienne, son mentor, a eu à subir le tir des barrage des militaires qui étaient à l’époque partie prenante du Parti Etat qu’était le FLN.

L’affaire du transfert des reliquats des ambassades vers un compte bancaire personnel en Suisse ne fut pas la cause principale de sa mise à l’écart à la succession. Les chefs militaires préféraient un des leurs, issu des casernes, le colonel Chadli Ben Djedid.

Condamné par la Cour des Comptes et mis en cause par un article d’ »El Moudjahid », qui tenait lieu de journal officiel, Bouteflika s’écarta de la vie politique en entamant une traversée du désert qui dura 20 ans. Cet affront ne l’a pas empêché d’être le candidat de l’institution militaire en 1999, avec à la tête de ce lobbying, le tut puissant général Larbi Belkheir.

Abdelmajid Tebboune est élu le 12 décembre 2019 en dépit de son implication dans une affaire de corruption liée lors de la désormais célèbre l’affaire Khalifa.

Vingt ans après à la fin de l’année 2019, Abdelmadjid Tebboune est le candidat officiel de l’État- major dirigé alors par le général Gaid Salah. Il sera élu en dépit de sa possible implication dans un dossier de corruption lors de la désormais célèbre affaire Khalifa. Cet ancien wali a bénéficié d’une carte bancaire Master Card offerte par le « Golden boy « des années 2000 qui devait piller les caisses de l’Etat pour financer un empire industriel aux pieds d’argile. Les faits seront reconnus, la carte bancaire était, admet-on, utilisée pour des soins personnels.

Plus grave, le fils de l’actuel président, Khaled ,défraya la chronique judiciaire dans l’affaire Al Bouchi et ses 700 kilos de Cocaïne.

Ces deux mises en cause n’ont eu aucune incidence sur la désignation d’ Abdelmadjid Tebboune comme Président de la république. Pire, son fils fut innocenté dans l’affaire de cocaïne et Kamel Chikhi, alias Al Bouchi, l’instigateur de ce vaste trafic de drogue dénoncé par la DEA américaine, a vu sa peine réduite de moitié à quatre ans de prison.

Une noria d’hommes politiques, dont plusieurs notoirement corrompus, a été rapprochée pour préparer une éventuelle alternative à la vacance de pouvoirqui dure de plus de 45 jours déjà.

Face à la vacance du pouvoir, après l’hospitalisation du président Tebboune en Allemagne, une phase de consultation est entamée par les hommes des casernes afin de trouver la perle rare. Une noria d’hommes politiques a été rapprochée pour préparer le terrain à une éventuelle alternative à une vacance qui dure de plus de 45 jours déjà. Faute d’avoir un homme fort au sein de la grande muette qui imposerait l’unanimité, les hommes des casernes procèdent en ordre désordonné. Parmi les noms cités récemment, le seul point commun est l’appartenance au sérail du système de pouvoir algérien et donc aux gâteries financières qui vont aux membres de ce club auto désigné.

Le nom de l’ancien ministre de la culture et candidat malheureux du duo les généraux Ouassini Bouazza et Abdelkader Lachkham, aujourd’hui mis sur la touche, est évoqué. Azzedine Mihoubi ambitionne le poste du président malgré une sombre affaire d’octroi d’aides financières à la production d’un film sur Ahmed Bey, le héros de la résistance à la conquête française de l’Algérie. Le budget du film est passé d’une enveloppe de 470 millions de dinars à 680 millions de dinars.

Les militaires ont besoins d’une figure connue et jeune de préférence, qui ne risque pas de se trouver confrontée à des problèmes de santé comme le fut les deux derniers présidents.

La convocation de Azzedine Mihoubi, le 7 décembre 2020, par le doyen des juges d’instruction près du tribunal de Bir Mourad Rais à Alger, ne passe pas inaperçue. Pourquoi maintenant? Les procédures judiciaires révèlent toujours en Algérie des arr!ères pensées politiques, surtout en période un contexte de vacance du pouvoir.

La situation politique est en effet calamiteuse. Le fonctionnement du pouvoir est suspendu à une constitution adoptée aux forceps mais bloquée par la non promulgation d’un président absent. Il en est de même pour la loi de finance 2021. Les solutions qui seraient passées par une rénovation du système ont montré leurs limites.

Le peuple algérien ne saurait rester une variable d’ajustement

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