Après le retrait du Mali de la Force conjointe, quel avenir pour le G5 Sahel
Annonçant son retrait de la Force conjointe au Sahel, la junte malienne au pouvoir l’a accusée d’être « instrumentalisée » par l’extérieur. Sans le Mali, l’organe de coopération sécuritaire – déjà peu opérant – ressemble de plus en plus à une coquille vide.
Le G5 Sahel est mort, a lancé comme un glas le président nigérien Mohamed Bazoum, premiers mots d’une longue interview publiée le 18 mai par le journal La Croix.
Réputé pour son franc-parler, celui-ci estime que le retrait du Mali du G5 Sahel, annoncé le 15 mai, a sabré les derniers espoirs de résurrection de la Force conjointe, créée en 2014 avec le Mali, le Tchad, le Niger, la Mauritanie et le Burkina Faso pour lutter contre les groupes terroristes sahéliens et booster le développement économique de la région.
Pour Mohamed Bazoum, l’attitude malienne, sans être une grande surprise, l’isole en Afrique et nous prive d’une stratégie concertée et coordonnée pour lutter contre le terrorisme ».
A cette capitulation politique, le Tchad a répondu, en fin de semaine dernière, par l’envoi d’une délégation à Bamako, chargée de sauver ce qui pouvait encore l’être de l’alliance et de faire revenir la junte malienne à la raison.
Le porte-parole du gouvernement tchadien Abderaman Koulamallah estime que tout peut encore revenir dans le bon ordre. Pour lui, le G5 Sahel, conçu sous la présidence du Mali, est toujours présent.