Archive- 20 Juin 2012 -Moustapha Niasse est-il donc le cireur certifié des bottes de Macky Sall ?
C’est un pas que nous ne franchirons pas, eu égard à la respectabilité de l’homme d’honneur qu’est Moustapha Niasse, dont les appels du pied aigre- doux ne souffrent d’aucun quiproquo. Pour autant, pourrions-nous taire, au risque d’être complices des incohérences d’une opposition déboussolée par son langage obscur, au regard de ce que nous voyons jusqu’ici comme étant un échec cuisant et palpable. Les législatives sont mal parties, même si officiellement, Moustapha Niasse, tête de liste de benno bokk yakaar, Macky sall, le président de la république, reste bien dans les affiches de la majorité présidentielle. Une curiosité tout de même. Peut-on donc vouloir quelque chose et son contraire ?
Si ailleurs, la bataille du « perchoir » fait rage dans les rangs d’un parti socialiste, qui voit en rose en France, où chacun des prétendants au poste bien convoité, affûte ses armes au nom d’un surmoi à la fois démesuré et édulcoré à demi mots, au lendemain d’une candidate déclarée légitime, exemplaire, quoique parrainée, officiellement, mais recalée par la mécanique des voix obscures, ont choisi un dissident, pour régler son compte, ici, curieusement, dans le temple de la démocratie dite apaisée, les boulons sont bien vissés, puisque les choses sont déjà faites, car l’opposition convertie en garde-chiourme, vassalisée et bien dressée en coupe réglée, pour la cause de ceux qui occupent le haut du pavé, semble obéir à la seule musique qui vaille. Un » griotisme » bien codé pour avoir sa place au soleil. Une certaine façon de mettre de l’eau dans son vin, faire contre mauvaise fortune bon cœur, dans la perspective d’en tirer le maximum de miettes, sciemment laissées. Et tant mieux. C’est bien la référence de l’anomalie de la démocratie au pays de la Téranga.
Mais que s’est-il donc passé dans la tête de Moustapha Niasse, l’ex candidat de la présidentielle de la Coalition bennoo siggile sénégaal, l’homme d’honneur que nous avions soutenu au premier tour contre wade et Macky sall, qui, semble, aujourd’hui, porter allégeance et sans retenue, aucune, au président de la république par les preuves bien fournies, en échange, sûrement, d’un « perchoir », sur commande recommandée de combines politiciennes savamment orchestrées ?
L’élection de Moustapha Niasse au poste de président de l’assemblée nationale est-elle déjà acquise, au point que les carottes sont cuites avant l’heure ? Il semble bien évident que cela soit le cas, jusqu’à preuve du contraire ?
Que vient faire l’homme d’Etat dans cette galère inutile ? Celui qui est considéré à tort ou à raison comme étant le faiseur de rois depuis mars 2000 est-il donc devenu le cheval blanc, qui donne un blanc seing à tout vent ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une telle poussée d’adrénaline nous révulse à plus d’un titre. Dans ces conditions, cette course aux échalotes, résulte incontestablement d’un revirement spectaculaire contre nature, qui n’est autre qu’une simple caisse de l’abondance, convertie en sarabande déclarée, non- éclairée, pour le seul compte d’un exécutif omnipotent, ragaillardi, qui détient à lui seul tous les leviers du pouvoir, sans partage et sans contre- pouvoir nécessairement salutaire. Un recul net de la démocratie même si on ne l’admet pas. Demain, se profilera à l’horizon, une assemblée nationale godillot, convenablement modulable à merci, qui brillera, à coup sûr par une remarquable bouffonnerie aussi pire que nous n’ayons jamais connue jusqu’ici depuis l’indépendance à nos jours. Lorsque la médiocrité régente la démocratie, il n’y a rien d’étonnant en ce qu’il soit ainsi. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois, n’est-ce pas ?
Dans l’hypothèse incongrue d’une majorité présidentielle à l’assemblée nationale bien acquise avant l’heure, les élections législatives de juillet 2012 ne seront, en définitive, qu’une simple formalité administrative, cette boîte de pandore, bien huilée, tendant à confisquer allégrement la démocratie par la ruse.
Le combat continue !
Ahmadou Diop