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Arrêté à l’Aibd et expulsé : Me Juan Branco accable l’État du Sénégal et accuse l’Élysée

Les prolongations de l’affaire Prodac se jouent désormais en France. Et c’est le polémiste avocat de Ousmane Sonko, le Français Juan Branco qui a ‘déporté’ le dossier. Arrêté, dans la nuit du 29 au 30 mars, à l’aéroport Blaise Diagne de Dakar par 7 éléments armés de la police des frontières alors qu’il devait défendre son client Ousmane Sonko, l’auxiliaire de justice a été expulsé illico presto. Depuis, le jeune avocat ne lâche plus l’affaire. Il accable l’État du Sénégal à grand renfort de posts aux relents de brûlot sur les réseaux sociaux. 
 
« Faire arrêter un avocat par sept hommes armés, le détenir, l’intimider puis le faire expulser, pour l’empêcher de défendre un homme. Quel hommage du vice à la vertu », a d’emblée lancé la robe noire dont le client a finalement été condamné à deux mois de prison avec sursis et à verser 200 millions de francs Cfa (dommages et intérêts) à Mame Mbaye Niang. 
 
La réplique de l’État du Sénégal est tombée hier, 30 mars, en début de soirée. Dans un communiqué, le ministre de l’intérieur Antoine Diome apporte des explications sur les raisons de l’expulsion de l’avocat français. Selon le ministre, cette mesure est justifiée par le fait que « M. Branco avait publié, avant son arrivée à l’aéroport internationale Blaise Diagne de Dakar, un post sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter en date du 28 mars 2023) où il traitait Son Excellence Monsieur le président de la République du Sénégal Macky Sall de tyran et faisait également un appel à l’insurrection dans notre pays (…) un comportement inacceptable ». 
 
Friand de cet exercice, Bronco envoie une nouvelle pique, tournant en dérision le communiqué du ministère de l’Intérieur. « Rien que cela. Et surtout, n’oubliez pas de dire Son Excellence la prochaine fois », ironise-t-il. Annonçant un point de presse, ce samedi à 11 heures, l’avocat français fait de graves révélations sur le rôle qu’aurait jouer l’Élysée et le Quai d’Orsay dans cette affaire non sans s’insurger sur le mutisme de la France face au traitement qui lui a été réservé au Sénégal. Et le moins que l’on puisse dire est que tout le monde en a pris pour son grade. 
 
« J’apprends qu’une délégation de l’Élysée et du Quai d’Orsay avait été dépêchée en urgence au palais présidentiel il y a cinq jours, dans la perspective du procès (Ousmane Sonko vs Mame Mbaye Niang, NDLR). La France prétendra-t-elle n’avoir joué aucun rôle dans cette pantalonnade ? (…) Pourquoi se tait-elle au sujet de l’arrestation et l’expulsion de l’un de ses ressortissant, auxiliaire de justice, dans l’exercice de ses fonctions ?, interroge-t-il. Pourquoi a-t-elle envoyé un sorcier blanc (Me Olivier Sur, ancien bâtonnier de Paris et avocat de Mame Mbaye Niang, NDLR) dans l’autre camp ? Pourquoi ce changement de chambre de jugement ? (Après dessaisissement, le juge a été remplacé) ».

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