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Assises sur les transports, et sur la justice, Inondations, différend Etat- acteurs des médias : au-delà des problèmes, des dialogues pour des compromis

Les problèmes qui minent le transport et la justice, ont amené les nouvelles autorités à initier des rencontres qui ont abouti à des recommandations à mettre en œuvre. L’année 2024 reste marquée par les inondations qui se sont principalement concentrées sur une bande de terre longue de centaines de kilomètres sur la rive gauche du fleuve Sénégal. Le différend entre les médias et l’Etat du Sénégal, reste une grande actualité de cette année finissante. 

L’année 2024 a été marquée par des assises. Les nouvelles autorités ont initié des discussions pour une meilleure gouvernance des secteurs que sont le transport et la justice.  Au terme de cinq (5) jours d’échanges,  en octobre dernier, les états généraux sur les transports publics, ont été clôturés avec un consensus d’une réforme du secteur. Les acteurs se sont entendus sur la nécessité de règlementer les voitures privées de location, les « clandos » et « les Allo-Dakar ». « La réforme sur l’agrément de transport est aussi approuvée sous réserve d’autres consultations acteurs ». Les participants se sont aussi accordés sur la réglementation obligatoire des deux roues avec une immatriculation systématique. Les motocyclistes ne devront plus faire le transport de voyageurs dans la capitale selon une recommandation des états généraux. Leur présence devrait se limiter à la livraison de marchandises. Le dialogue sur les transports a abouti à l’approbation de l’ouverture de gares routières privées tandis la gestion de celles du public doit être améliorée. Afin de garantir une meilleure sécurité routière, les états généraux sur les transports publics ont recommandé une limite de l’âge des véhicules de transports des voyageurs à vingt (20) ans contre vingt-cinq (25) pour le transport de marchandises. Pour le permis à points, les assises ont fait cause commune pour son application, avec l’installation d’un comité pour constater des infractions et du calcul des points. Le secteur des auto-écoles sera assaini avec l’instauration d’agréments. Le contrôle à la charge à l’essieu s’accompagnera de dispositions parmi lesquelles, l’application des sanctions et d’amendes aussi bien aux plateformes que les transporteurs.

Justice, une réforme s’impose

La première grande rencontre tenue sous le magistère du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a été la réforme de la justice.  Les assises sur le secteur ont abouti à deux conclusions majeures. Il s’agit des dysfonctionnements du service public de la justice et de l’inadéquation de l’institution judiciaire à notre substrat culturel, à l’évolution des technologies de l’information et de la communication. Partant de ces constats, le facilitateur de ce dialogue, le professeur Babacar Gueye, avait annoncé que les recommandations visent à adopter des textes déjà introduits dans la procédure législative, et à réviser par de larges consultations,  les Codes en vigueur (le Code de la famille, le Code pénal, le Code de procédure pénale). Il est important dit-il, d’améliorer les différentes chaînes  judiciaire à savoir la justice pénale (mandat de dépôt, retour de parquet, longue détention provisoire, engorgement des prisons), la justice commerciale (célérité, moyens et dématérialisation), la justice administrative (décentralisation, procédure d’urgence). Relativement aux acteurs, un recrutement massif est largement préconisé pour une meilleure délivrance du service public de la justice. Une  réorganisation du Conseil supérieur de la magistrature  (CSM), pour garantir la transparence dans la gestion des carrières, l’ouverture du Barreau, sont des propositions fortement appuyées. La dématérialisation, la digitalisation et la numérisation, avec un recours à l’Intelligence artificielle (IA) devront permettre à la justice de se mettre à niveau. «La communication pour rapprocher la justice des justiciables pourrait être améliorée, notamment par la création d’une Direction de la communication et des relations publiques au ministère de la Justice», recommande le Dialogue national. Pour apporter des ruptures systémiques au fonctionnement de la justice, la création de nouvelles institutions est à envisager. Au titre de celles-ci, s’inscrit la création d’une Cour constitutionnelle, la mise en place d’une Haute autorité de la justice qui devrait permettre de créer des synergies entre les différents acteurs de la justice, de même que l’instauration du Juge des libertés et de la détention en vue de garantir le respect des droits des personnes arrêtées dans le cadre d’une procédure pénale. «Ces changements pourront dessiner une nouvelle architecture de la justice», avait dit le professeur Babacar Gueye.

L’immigration irrégulière, un drame sans fin

L’immigration dite irrégulière est une pratique qui s’éternise, malgré les nombreux promesses et projets des autorités sénégalaises et européennes. En plus des mesures coercitives, tel que le renforcement de la surveillance et la sécurité aux frontières et le déploiement du Frontex pour dissuader les candidats, et en dépit des accords entre le Sénégal et les pays de l’Union européenne pour la surveillance des eaux marines, beaucoup de jeunes profitent d’occasions comme les grands événements religieux pour prendre départ. Les Forces de défense et de sécurité procèdent à des interpellations récurrentes. N’empêche, certains arrivent toujours à déjouer le dispositif sécuritaire. Les raisons évoquées par ces candidats à l’immigration sont multiples. Une pêche non lucrative à cause de la présence des bateaux étrangers, l’absence d’emplois, sont, entre autres, les raisons mises en avant. Les zones côtières sont les principaux points de départ. Les aventuriers partent généralement de Mbour, Saint-Louis, Kaffoutine et des villages de pêcheurs de Dakar. Mbour, Bargny Geth et les îles du Saloum ont  subi de lourdes. Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, en déplacement à Mbour, a promis une traque des passeurs.

Les autres faits saillants de l’actualité l’année dernière sont la crue du fleuve Sénégal et le différend entre l’Etat et les entreprises de presse. La région de Matam a été la plus touchée avec des impactés estimé à près de 56000 personnes déplacées Plus de 4 500 maisons ont été inondées, des axes routiers bloqués et des infrastructures publiques touchées. La situation à Touba a été particulièrement critique, où les précipitations ont atteint 140,1 mm, provoquant l’effondrement de plusieurs bâtiments et faisant trois victimes, selon une estimation du ministère de l’Intérieur. Les inondations ont également  causé des pertes en vies humaines.   Cette année qui tire à sa fin est également marquée par l’opposition entre l’Etat du Sénégal et les entreprises de presse privée. Des comptes de groupes ont été bloqués,  le payement de la fiscalité imposé en plus d’une régulation du secteur qui a fait réagir les acteurs du secteur.

Fatou NDIAYE

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