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Assurance obligatoire : la non-souscription, un lourd préjudice à l’Etat

La non-souscription à une assurance crève les finances publiques, a fait savoir à Dakar hier, jeudi, le directeur des assurances au ministère des Finances et du Budget, Mamadou Dème, dans un atelier de validation de l’Etude diagnostic sur l’assurance inclusive et le financement des risques de catastrophes au Sénégal, dans le cadre du Projet Iref

Les dépenses de prises en charge des victimes des catastrophes naturelles  impactent lourdement les finances publiques. Selon le directeur des assurances au ministère des Finances et du budget, Mamadou Dème ; « les montants mobilisés par les Etats pour la réfection des infrastructures […] et l’indemnisation des victimes » sont tellement importants qu’ils « ont un impact considérable sur les prévisions économiques ».Pour s’en convaincre ; il met en exergue le récent séisme survenu au Maroc et les inondations en Libye qui constituent selon lui « une preuve de la difficulté à prendre en charge les victimes des catastrophes naturelles, lorsqu’elles ne souscrivent pas à une assurance ». Il l’a soutenu hier, jeudi, à Dakar lors d’un atelier consacré à l’assurance inclusive et au financement des risques de catastrophe au Sénégal, à l’initiative du Programme des nations unies pour le développement (Pnud), du ministère des Finances et du Budget, et de l’Insurance Development Forum. Et d’ajouter : « Cela démontre suffisamment l’importance de la prise en charge de l’assurance inclusive ».

M. Dème de préciser : « L’État est assuré contre la sécheresse. Maintenant, si la sécheresse se déclenche, c’est la compagnie d’assurance, au niveau panafricain, qui verse l’argent à l’État pour lui permettre de faire face aux urgences du monde rural ». Le but recherché de l’atelier est de « réunir les acteurs qui travaillent dans le domaine de l’assurance, pour essayer de voir quelles sont les opportunités à saisir et à développer pour faire face aux risques liés aux catastrophes naturelles », a expliqué Njoya Tikum, le représentant du Pnud au Sénégal. A en croire M. Tikum ; « les dégâts engendrés par les catastrophes naturelles sont estimés à 275 milliards de dollars US, mais seuls 125 millions de dollars US sont mis à la disposition des assureurs pour couvrir les risques ». Dans le même ordre d’idées, Amsatou Fall, responsable technique de l’Association des assureurs du Sénégal d’affirmer que le taux de pénétration globale de l’assurance dans la zone CIMA est « très faible ». En moyenne, « il est de 1 % dans les 14 pays de ladite zone », a-t-il précisé. Cette faiblesse du taux de pénétration s’explique par le fait que les populations ne connaissent pas très bien « l’importance de l’assurance pour se protéger contre certains risques », a dit M. Fall.

Certains secteurs d’activité tardent encore à se formaliser, ce qui retarde leur possibilité de souscrire à une assurance et de parer aux vulnérabilités. Le directeur des assurances au ministère sénégalais des Finances et du Budget Mamadou Dème estimera par ailleurs que l’État du Sénégal a fourni d’importants efforts pour faire souscrire le plus grand nombre de personnes et d’entreprises à une assurance. Selon lui, l’Etat du Sénégal a bénéficié de deux indemnités en 2014 et 2019, avec des montants respectifs de 9,5 milliards et 14,5 milliards de francs CFA. A noter que le Sénégal est le premier pays de la zone francophone d’Afrique à avoir adhéré aux mécanismes mondiaux, a rappelé le président du Pnud dans le pays.

JEAN PIERRE MALOU

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