« AUCUNE ALLIANCE NE POURRA FAIRE ÉCHAPPER JAMMEH À LA JUSTICE » (REED BRODY)
Au bout de deux ans et demi d’intenses activités, la Commission vérité, réconciliation et réparation (TRRC en anglais), remettra, enfin, au chef de l’Etat son rapport final sur les abus commis sous la dictature de Yahya Jammeh, ce jeudi. Il est attendu de ce document des détails sur les crimes perpétrés sous l’ancien président gambien avant de fournir des recommandations sur les poursuites à engager contre les présumés bourreaux et les réparations à faire.
A la veille de ce rendez-vous tant attendu, dans quel état, d’esprit sont les victimes ? Ne craignent-elles pas que ce rapport soit sacrifié sur l’autel des compromissions politiques avec en toile de fond le rapprochement récent entre le président sortant et son prédécesseur en prélude à la présidentielle dans deux mois ?
Voici l’analyse de l’avocat Reed Brody de l’ONG de défense des droits de l’homme HumanRights Watch qui soutient le centre des victimes en Gambie.
« Le rapport de la Commission va refléter certainement les témoignages recueillis lors des auditions publiques au cours desquelles les victimes et d’anciens responsables ont accusé Jammeh de meurtre, de tortures, de massacres d’environ 59 migrants ouest-africains dont plusieurs sénégalais. On a relaté également une campagne de chasse aux sorcières au cours de laquelle des centaines de personnes ont été placées en détention arbitraire. Selon ces témoignages également, Yahya Jammeh aurait agressé sexuellement des femmes.