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Auschwitz, camp symbole de l’abomination nazie


Le camp d’extermination nazi où moururent plus d’un million de personnes était libéré le 27 janvier 1945 par les forces soviétiques. Une cérémonie sur place aura lieu lundi prochain en Pologne. Ce jeudi 23 janvier, de nombreux chefs d’État et de gouvernement sont rassemblés en Israël pour commémorer cet anniversaire et le génocide nazi contre six millions de juifs.

Auschwitz reste en Allemagne, comme ailleurs, l’incarnation du mal absolu, le symbole d’un génocide inédit dans l’histoire de l’humanité. Le camp est le symbole du système concentrationnaire nazi et de la Shoah. Un processus marqué par la haine qui le sous-tend, la planification systématique qui le permet, la froide bureaucratie qui l’entoure et qui dissimule des pratiques inhumaines et une machine de mort aux dimensions industrielles.

Quelque 1,1 million de personnes ne reviendront pas du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. 80 % d’entre elles sont des juifs venant de toute l’Europe. Avec le démantèlement d’autres sites fin 1943, celui d’Auschwitz devient le principal lieu d’accomplissement du génocide.

L’incarnation de la machine de mort nazie

Cette importance explique que ce camp, libéré le 27 janvier 1945 par les troupes soviétiques, soit devenu l’incarnation de la machine de mort nazie et que le 75e anniversaire de cette date prenne une telle importance alors que le nombre de survivants s’amenuise de plus en plus.

L’élimination systématique des juifs d’Europe par les nazis fut précédée dès l’arrivée au pouvoir de Hitler en 1933 par l’ouverture de camps de concentration où des opposants au Troisième Reich étaient internés : communistes, sociaux-démocrates, responsables de partis centristes, syndicalistes, intellectuels critiques… L’un des premiers à être mis en place à Dachau, près de Munich, servira de modèle aux sites ouverts ultérieurement. Les conditions de détention y sont arbitraires et cruelles, mais une extermination n’y a pas lieu. Plus tard, d’autres catégories de personnes furent poursuivies et internées par le régime nazi : des Tsiganes, des criminels de droit commun, des personnes jugées « asociales », des témoins de Jéhovah, des homosexuels.

L’annexion de l’Autriche en 1938, les conquêtes territoriales du Troisième Reich après le début de la Seconde Guerre mondiale conduisent à l’ouverture de camps dans des pays désormais occupés par l’Allemagne. Cela vaut aussi pour la Pologne avec le camp d’Auschwitz-Birkenau près de Cracovie.

Les persécutions contre les juifs en Allemagne commencent dès l’arrivée au pouvoir des nazis en 1933 et vont devenir de plus en plus drastiques. Elles visent à les écarter de la vie sociale. Ils perdent leurs emplois publics, ne peuvent plus fréquenter les mêmes écoles que les autres enfants, se voient interdits d’aller au cinéma ou de s’asseoir sur des bancs publics. Les lois raciales de Nuremberg en 1935 marquent une étape importante dans ce processus. La nuit des pogroms du 9 novembre 1938 avec les attaques et les incendies de nombreux magasins juifs et synagogues constitue un premier pas vers des persécutions physiques. Beaucoup de juifs espéraient encore pouvoir « s’arranger » avec le nouveau régime et se refusaient de quitter un pays auquel ils étaient souvent attachés.

Méthodes industrielles

La décision du régime nazi de procéder à l’extermination systématique des juifs d’Europe conduit à la déportation de millions de personnes venant de l’ensemble du continent et à la mise en place dans les camps de méthodes industrielles pour tuer le plus vite possible le maximum de personnes. L’utilisation de chambres à gaz présentées aux détenus comme d’innocentes douches s’impose avec le temps. À partir de juillet 1942, une sélection s’opère à l’arrivée des trains à Auschwitz. Les déportés valides sont réservés au travail forcé. Ceux qui sont jugés inaptes au travail sont immédiatement conduits aux chambres à gaz : les enfants, les vieillards, les handicapés, la majorité des femmes. Des fours crématoires sont utilisés pour brûler les cadavres.

La déportation des juifs d’Europe permet aussi au régime nazi, grâce au travail forcé des détenus, d’obtenir une main-d’œuvre gratuite, qui se tue littéralement à la tâche dans des conditions inhumaines et que des trains en provenance de toute l’Europe viennent régulièrement renouveler. La Shoah débouche également sur une spoliation systématique de ses victimes. Leurs biens, immobiliers et mobiliers, sont confisqués. Après leur extermination dans les chambres à gaz, d’autres détenus arrachent les dents en or des cadavres ou récupèrent leurs lunettes. Des montagnes de vêtements, de valises, de brosses ou de cheveux, visibles au mémorial d’Auschwitz, montrent aussi que le peu de choses que les déportés avaient le droit d’apporter leur était confisqué dès leur arrivée.

La déportation des juifs d’Europe et des autres catégories de prisonniers s’achève dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale par une ultime tragédie. Les survivants, souvent épuisés ou frappés par des maladies, sont entraînés de force par leurs bourreaux nazis pour fuir devant l’avancée des forces soviétiques. Tandis que les responsables des camps tentent dans la panique de détruire le maximum de traces de leurs crimes, « les marches de la mort » sont organisées. Des milliers de prisonniers faméliques traversent à pied l’Allemagne, souvent sans nourriture et dans un froid glacial. Beaucoup meurent d’épuisement le long des routes ou sont abattus, car ils ne peuvent plus avancer. Après la libération d’Auschwitz le 27 janvier 1945, les autres camps seront libérés dans les semaines qui suivront par les Soviétiques ou les alliés occidentaux sur le front Ouest.

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