BAABA MAAL : « CE N’EST PLUS UNE HONTE D’ALLER VERS L’AGRICULTURE »

Pour lutter contre l’émigration, Baba Maal mise sur l’agriculture. Le lead vocal du ’’Dande Leñol’’ a lancé son projet d’aménagement de 50 hectares, dans le département de Podor, lors de la 13e édition de son festival Les Blues du fleuve, du 6 au 8 décembre 2019. L’artiste planétaire, motivant les jeunes, signale que « ce n’est plus une honte d’aller vers l’agriculture » aujourd’hui. Parce que pratiquer l’agriculture moderne « avec une approche technologique, en costume et cravate. »
« D’abord planter des arbres »
« Chaque année, nous essayons de voir où nous s’appesantir pour laisser quelque chose aux populations au sortir des Blues du fleuve, décline l’Ambassadeur des Nations Unies contre la désertification, interrogé par emedia.sn. Cette année, il y avait 2 à 3 aspects. L’un qui me tenait à cœur c’est de voir naître ce projet de Mbawande, d’aménagement de 50 hectares qui a commencé. Les propriétaires et mêmes les agriculteurs se sont battus pendant 4 années en m’accompagnant pour faire de telle sorte que ce projet puisse avoir lieu. Mais aussi de s’ouvrir au reste des populations du département de Podor pour leur dire qu’il y a des possibilités d’avoir des parcelles, de cultiver et de profiter de l’offre de cet aménagement. Mais il y a aussi la protection de l’environnement. Avec l’engagement de ces jeunes venus de la Mauritanie et qui ont partagé leur expérience, leur connaissance et la pratique avec des jeunes de Podor qui vont continuer après le festival. Il y a eu beaucoup de formation, des jeunes qui ont reçu des diplômes et qui peuvent maintenant travailler dans le secteur même du Tourisme. Tout ça, ce sont des acquis. »
6 000 arbres le long de la route vers le Diéri
On a commencé en a parlé durant le festival même si au niveau du système des Nations Unies c’est à partir du mois de février qu’on va commencer à dérouler la feuille de route de ce que je dois faire, pas seulement au Sénégal mais sur le continent africain parce que je suis envoyé dans le continent. Mais je dirai que d’abord planter des arbres comme on l’a fait durant ce festival avec ’’Fodde Fouta’’ plus de 6 000 arbres tout au long de la route qui nous mène vers le Diéri. C’est de proposer aussi comme ’’Nanka’’, (le nom de son association), pour que l’impact de la désertification qui fait que c’est vrai que beaucoup de jeunes fuient vers l’Europe parce qu’il y a des conflits, des problèmes économiques mais aussi parce que le climat n’est plus favorable à plein de possibilités de travail qu’il y avait d’antan, donc, leur proposer des projets qui pourront les fixer ici sur le continent. Je suis convaincu que n’importe quel pays qui se développe doit penser à son agriculture. »
Une histoire avec la terre
« Parce que nous vivons tous sur la terre, qui nous offre des possibilités, il faut les exploiter. Je le fais depuis que je suis jeune avec mon père, qui m’avait donné un petit lopin de terre, et qui me disais avant l’après-midi, il faut que tu finisses de le faire. Il me préparait déjà à quelque chose. Je l’en remercie aujourd’hui. Aussi, tu ne peux pas chanter comme je l’ai fait avec Daraa Ji ’’où sont nos 10%’’, les gouvernements doivent s’engager à donner au moins 10% de son budget à l’agriculture, et ne pas s’engager à pratiquer l’agriculture. Ce que j’ai fait dans le champ de Mbawande. J’ai dit que je voudrais que cela soit un exemple. Qu’on dise que Baba Maal qui a sillonné le monde, qui est un musicien connu, revient aujourd’hui à la terre. Pourquoi pas un autre jeune de croire à la terre ? C’est ça mon histoire avec l’agriculture. Il faut que la jeunesse africaine puisse croire davantage en elle-même. Quand on croit en soi, on sait qu’il y a des possibilités. Si on ne nous les offre pas, il faut aller les arracher. Ton dû, il faut toujours aller l’arracher. C’est le conseil que je donne à cette jeunesse. Cette jeunesse sorte et dise, c’est ce qu’on veut. Nous sommes prêts à faire de l’agriculture. Les autres, que ce soit le gouvernement, l’administration, et tous les bailleurs de fonds viendront en appoint pour les accompagner. »
Implication de la jeunesse
« Mais il va falloir que la jeunesse désire davantage retourner à l’agriculture. D’autant plus que l’agriculture n’est plus cette agriculture qui faisait que certains jeunes avaient honte de la pratiquer. Maintenant, c’est une agriculture moderne avec des machines, une approche très technologique. Tout cela fait que le jeune peut porter sa cravate et dire je suis agriculteur et moderne. Ce n’est plus une honte d’aller vers l’agriculture ».