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BABACAR FARIS HAGNE COORDONNATEUR DE L’INSPECTION MÉDICALE DES ÉCOLES DE FATICK : Les établissements scolaires souffrent du manque criard de personnel qualifié pour le fonctionnement des infirmeries scolaires
Le centre de formation professionnelle du personnel enseignant (CRFPE) de Fatick a abrité ce lundi un atelier d’information et de sensibilisation sur les thématiques liées à l’éducation à la base et au bien-être (ESBE) des adolescents dans les 13 régions du Sénégal . Selon l’inspection médicale des écoles (IME) ,
Sous l’égide du Groupe de travail pour l’éducation à la santé des adolescents et des jeunes (GTESAJ), différents acteurs de la santé, de l’éducation,de la jeunesse,de la société civile et des « badienou gokh » ont échangé durant toute une journée sur la santé des élèves et sur les grossesses précoces, leurs causes et leurs conséquences .
Selon Babacar Faris Hagne, coordonnateur de l’inspection médicale de Fatick » il y a beaucoup de maladies et de facteurs de risques qui impactent négativement la santé des élèves. La santé reste une préoccupation mais néanmoins, des dispositions sont prises pour prendre en compte la santé des élèves. Il y a la couverture maladie universelle des élèves . Il y a une forte collaboration entre les services de l’éducation et de la santé dans toutes leurs activités ».
Cependant par rapport aux services médicaux dans la région, il déplore le manque d’infirmerie dans plusieurs établissements scolaires » dans un passé récent il y avait dans chaque lycée une infirmière. Mais aujourd’hui malheureusement ces infirmeries ont fortement disparu dans l’espace scolaire. La raison est toute simple. À l’époque c’était le secteur de la santé qui fournit des infirmiers aux écoles . Mais aujourd’hui les autorités sanitaires nous disent qu’ils ont même du mal à fournir à leurs structures un personnel qualifié ».
Malgré tout, certains lycées disposent d’infirmerie en service. C’est le cas du lycée Coumba Ndoffène Diouf de Fatick commune où d’après Babacar Faris Hagne ce sont « les infirmiers de l’inspection médicale des écoles qui s’y relaient chaque semaine pour apporter des soins palliatifs aux élèves ».
Au lycée de Niakhar, une initiative locale a été prise mais cela n’a pas perduré de même qu’au lycée de Karang. Et Babacar Faris Hagne de regretter que « globalement dans la région de Fatick, les établissements scolaires souffrent du manque criard de personnel qualifié pour le fonctionnement des infirmeries dans nos écoles. Et cela implique gravement les performances scolaires dans l’académie » .
L’atelier de Fatick a débattu sur les grossesses précoces en milieu scolaire et le problème des infections sexuellement transmissibles. « Cette année la région de Fatick a enregistré 126 cas de grossesse précoces dont 72 pour les filles de 18 ans et moins. Le reste concerne les filles âgées de 19 ans et plus. C’est à Diofior où nous avons malheureusement enregistré 33 cas en une année » regrette Serigne Sarr le coordonnateur régional du GEEP.
Selon l’enseignant , les principales causes de ce phénomène demeurent « la précarité, les filles qui sont dans des familles d’accueil, les conducteurs de motos Jakarta, les commerçants,les saisonniers et les joueurs de football ».
Au cours de la rencontre, les participants ont demandé la construction de « centres d’accueil et le retour des cantines scolaires pour amoindrir le fléau des grossesses précoces dans les écoles ».
Selon Mme Aminata Ndiaye du ministère de l’éducation « L’éducation à la base et au bien-être (ESBE) est un processus d’enseignement et d’apprentissage fondé sur un programme portant sur les aspects cognitifs émotionnels physiques et sociaux de la santé et du bien-être ».