CAMPAGNE ARACHIDIÈRE : TRAVAILLEURS ET PRESTATAIRES RUENT DANS LES BRANCARDS

La section syndicale des travailleurs des huileries de Kaolack et les saisonniers sont dans tous leurs états. Une colère nourrit par leur crainte de perdre leurs emplois face à ce qu’ils qualifient de ’’forcing’’ des opérations étrangers, qui feraient une razzia sur les graines d’arachide. Ces travailleurs sont formels : le million de tonne n’a pas été atteint. Toutefois, leur tentative de battre le macadam pour exiger l’arrêt de l’exportation des graines subventionnées par les Chinois, entre autres, a été stoppé net par la police, hier vendredi, 27 décembre. La marche n’était pas autorisée.
A la date du 24 décembre, les Secrétaires généraux des corps gras (section huilerie) de Kaolack en présence de ceux de la SONACOS, de la COPEOL, et le WAO de Kahone, annoncent qu’ils n’ont pu collecter que mille tonnes de graines, déplorant le fait que les opérateurs étrangers s’emparent de presque toutes les graines.
« Il y a un décret qui avait dit pour exporter, il faut dépasser 1 million de tonnes, fulmine Amadou Athie, leur secrétaire général, au micro de Radio Sénégal. Aujourd’hui, nous ne sommes pas à ce stade. A notre grande surprise, après 24 jours de collecte, nous ne parvenons pas à avoir mille tonnes. Mille tonnes auparavant, c’était notre recette en une journée, ce qu’on a reçu en 24 jours. Nous devons recevoir 65 mille tonnes et nous sommes à 1% de notre prévision. Ce qui est inadmissible. »
Samba Wane, Secrétaire général de la section syndicale COPEOL-Kaolack, qui embouche la même trompette, évoque une véritable « catastrophe ». « Disons que l’Etat n’a pas pris la pleine mesure de la situation. Parce qu’aujourd’hui, aussi bien la SONACOS, la COPEOL, que WAO, chez les saisonniers, il y en a qui devront arrêter à partir du mois de janvier. »
Revenant à la charge, Athie souligne que c’est une situation qui suffit à déstabiliser le tissu social entrainant des conséquences à la SONACOS de Lyndiane. Le préavis d’arrêt de travail concerne, alerte-t-il, 347 saisonniers. » Les concernés réclament des solutions pouvant les aider à sauvegarder leur gagne-pain. Sur ce point, ils interpellent le président de la République, Macky Sall.
S’agissant de la manifestation, Wane avertit : « Il est temps de taper sur la table parce qu’il y va de notre dignité en tant que pères de famille ».
A l’occasion d’une rencontre d’échanges, d’informations et de sensibilisation, à Kolda, avec les opérateurs privés-stockeurs, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Moussa Baldé, un mois après le démarrage de la campagne de commercialisation, a insisté sur la « sécurisation » du capital semencier.
« Ce qu’on remarque c’est que les producteurs sont contents parce que l’arachide, c’est un peu comme de l’or, cette année, ici au Sénégal, a-t-il relevé. Le deuxième paramètre, c’est qu’il faut qu’on arrive à sécuriser notre capital semencier. C’est ici qu’on a peut-être les meilleures graines pour voir quelles sont leurs difficultés. Ensuite, les sensibiliser pour qu’ils fassent les efforts qu’il faut pour sensibiliser le capital semencier de l’arachide au Sénégal. Enfin, leur dire de sensibiliser les producteurs pour qu’eux-aussi ils puissent prendre les devants et garder par devers eux un peu de semences ».