«Ce dossier pue une affaire d’Etat à mille lieues…»

L’affaire de la plainte pour «viols répétés» et « menaces de mort » portée par Adji Sarr, employée de l’institut Sweet beauté contre le leader de Pastef/Les patriotes, Ousmane Sonko par ailleurs candidat classé 3ème à l’issue de la présidentielle de 2019 dernier continue de susciter des réactions.
Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 14 février, le socio-anthropologue à l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Youssou Mbargane Guissé a indiqué que ce dossier «pue une affaire d’Etat à mille lieues, même si le régime en place cherche, par tous les moyens, à en faire une affaire privée ». En effet, Youssou Mbargane Guissé dit être par ailleurs peiné « par cette situation, parce que je pense que ce n’était pas nécessaire, vu le niveau de développement politique considéré de notre pays ». « L’Etat du Sénégal, depuis qu’il existe avec la présidence de Senghor, son seul but, c’est de se maintenir tel quel et de maintenir les intérêts de la bourgeoisie politique qui a été installée avec Senghor. Et de continuer ainsi à gérer le Sénégal dans les paramètres économiques qui ont été définis depuis l’indépendance. C’est-à-dire des paramètres économiques encore coloniaux».
Poursuivant son propos, le socio-anthropologue à l’Institut fondamental d’Afrique noire qui précise analyser « les faits sous l’angle du conservatisme écrasant du système politique sénégalais », a indiqué que sous la « présidence de Senghor, le système utilisait deux mécanismes pour asseoir son conservatisme, à savoir le dialogue pour désamorcer les bombes politiques et faire en sorte que ses adversaires les plus radicaux rallient l’Ups qui était non pas un parti unique, mais unifié». « Senghor a toujours utilisé ce mécanisme qu’on utilise aujourd’hui avec le cas Sonko et qu’Abdoulaye Ly a bien identifié : l’illégalité légaliste.
Le conflit avec Mamadou Dia, Senghor l’a réglé en utilisant ce qu’Abdoulaye Ly appelle ‘l’illégalité légaliste’. On a accusé Dia de coup d’Etat. Ça part toujours d’un mesnsonge», a-t-il encore ajouté.
NANDO CABRAL GOMIS