Cheikh Mbow, directeur exécutif de la COSYDEP : «Epargner notre école des jeux d’acteurs politiques»
« Nous avons organisé une table ronde qu’on a dénommée « Regards croisés d’experts sur l’éducation en contexte de crise » parce que tout simplement nous sommes persuadés que quand on doit parler de l’éducation, nous devons apprendre à écouter les autres, à faire en sorte que d’autres domaines puissent braquer leur regard sur le système éducatif. C’est ça qui nous permet de pouvoir trouver des solutions profondes parce qu’elles vont être globales. Elles vont tenir compte des dimensions de droit, d’économie, d’environnement, de législation etc. Dix domaines ont été invités. Douze experts sont prononcés et nous pensons que nous avons bien fait d’avoir croisé les regards autour du système éducatif. Ce qui est ressortie de ces échanges, c’est que nous devons avoir un système éducatif qui devienne l’affaire de tous. Deuxième leçon que nous avons tirée, c’est que l’éducation devrait être une source de résolution des problèmes auxquelles la société est confrontée. Il peut y avoir des crises, économique, crise environnementale, crise climatique, crise politique, crise des valeurs. Toutes ces crises vont évidemment impactés l’école mais espèrent trouver des solutions à partir de l’école. Ce que nous avons retenu, c’est d’avoir un système éducatif qui soit plus résilient, qui puisse exister et qui puisse se préserver même quand il y a les situations de crise et ça pour nous, c’est un élément essentiel en termes d’environnement des apprentissages. On a rappelé qu’il y a des défis récurrents, qui sont là depuis des années liés à des déficits en enseignants, en salles de classes. L’éducation, c’est un droit et tous les enfants de ce pays, qu’ils soient filles, garçons, handicapés ou pas dans la profondeur du pays méritent de bénéficier du droit à l’éducation. (…) Nous allons vers une année électorale, et nous sommes conscients que le premier trimestre de l’année scolaire qui commence (octobre, novembre, décembre) est un trimestre où on peut vivre des turbulences liées à l’exercice de parrainage, de candidature. Le deuxième trimestre (janvier, février, mars), c’est le trimestre de l’élection. Ça aussi, l’histoire a montré cette relation malheureuse qui a existé entre les joutes électorales et le fonctionnement normal de nos écoles. Le troisième trimestre post élection (avril, mai, juin), c’est aussi des moments qui pourraient avoir des ruptures. Nous voudrions que notre école puisse être épargnée des jeux d’acteurs, que les militants de tous bords puissent se lever pour protéger l’école des jeux d’acteurs, pour veiller à ce que nos enfants ne soient pas utilisés autrement».
M DJIGO