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Cinq pays européens acceptent d’accueillir les migrants du «Gregoretti»

La Commission européenne a annoncé, ce mercredi 31 juillet, qu’une solution avait été trouvée pour la prise en charge des migrants encore bloqués à bord du Gregoretti.

Après trois jours de discussions entre États membres de l’Union européenne, la France, l’Allemagne, le Portugal, le Luxembourg et l’Irlande ont finalement accepté de prendre en charge les migrants du navire Gregoretti. L’Église italienne a aussi annoncé accueillir plus de la moitié des naufragés.

Le ministère français de l’Intérieur a déclaré à l’Agence France-Presse que la France s’engageait à accueillir trente personnes, à condition qu’il s’agisse de « réfugiés » et non de « migrants économiques ». Dans cette optique, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) se rendra en Italie dans « quelques jours », a ajouté la place Beauvau. Avant de donner son accord pour une prise en charge, Paris a « exigé que l’Italie elle-même accueille » certains des migrants du Gregoretti.

Partis de Libye à bord de deux embarcations, 140 migrants avait été repérés par des pêcheurs et secourus par des vedettes des garde-côtes jeudi dernier, le même jour où 110 autres ont disparu dans un naufrage au large de la Libye. Ils avaient ensuite été transférés sur le Gregoretti, un ravitailleur des garde-côtes.

Six d’entre eux avaient bénéficié d’une évacuation médicale vers l’île de Lampedusa, tandis qu’une femme enceinte, ses deux enfants et son compagnon avaient pu débarquer en Sicile.

Refus de Salvini

Le Gregoretti avait accosté dans la nuit du 27 au 28 juillet dans le port militaire d’Augusta, en Sicile, mais Matteo Salvini n’avait laissé descendre que 15 mineurs lundi. Mercredi, à la mi-journée, un malade a à son tour été évacué.

Le ministre italien de l’Intérieur refusait de laisser débarquer les autres tant qu’un plan de répartition n’avait pas été trouvé avec l’UE. Dès lundi, Berlin s’était dit prêt à accueillir une partie d’entre eux, à condition que ce soit coordonné avec d’autres pays européens.

Cette solution de discuter avec chaque État membre pour savoir qui est prêt à recevoir des migrants a déjà été utilisée à plusieurs reprises, faute de mécanisme automatique de solidarité. La Commission européenne demande encore aux Vingt-Huit de trouver une solution pérenne pour le débarquement des naufragés sauvés en mer.

Ce mercredi, Matteo Salvini a répété que les ports italiens étaient fermés aux ONG et qu’il interdisait formellement l’accès aux eaux territoriales au navire Alan Kurdi de l’ONG allemande Sea-Eye qui a secouru, au large de la Libye, 40 migrants, dont une femme enceinte et trois enfants en bas-âge. « J’ai tout le respect pour nos militaires qui ne sont pas des pirates, mais l’Italie a déjà donné et ne peut plus accueillir d’autres réfugiés. Ils doivent aller ailleurs en Europe », a réagi pour sa part le chef du Mouvement 5 étoiles Luigi Di Maio.

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