Comment le pays de la gouvernance « sobre et vertueuse » a-t-il pu se retrouver dans les profondeurs de la corruption ? En tout cas, selon Transparency International, le Sénégal fait partie de la liste rouge des pays les plus corrompus du monde. L’indice publiée chaque année par l’ONG a été dévoilée, jeudi 23 janvier, à Dakar, par le Forum civil. Concrètement, le Sénégal a obtenu la note de 45/100. Le Forum civil explique ce piètre résultat par la culture de l’impunité et par le manque de volonté des autorités sénégalaises.
J’invite « le doyen des juges à éclairer les Sénégalais sur l’affaire des 94 milliards, mais également l’affaire Petro Tim », a également déclaré Birahim Seck, patron du Forum Civil, sur Rfm.
Il a aussi dénoncé le cas de l’homme d’affaires ivoirien Adama Bictogo qui, selon lui, « avait déjà bénéficié de 12 milliards d’indemnisation nébuleuse ». Ce montant lui aurait été versé en guise d’indemnisation par l’État sénégalais suite à la résiliation à l’amiable du contrat qui les liait depuis février 2013. Il s’agit concrètement d’une convention de concession de six ans pour la production de visas biométriques.
« Aujourd’hui aussi, on nous parle de 30 milliards encaissés [par Bictogo] sans pour autant réaliser l’université Amadou Mokhtar Mbow. On peut aussi citer le dossier PRODAC, les gens veulent le politiser », selon Birahim Seck. Qui précise que le montant de 29 milliards souvent avancé dans le dossier PRODAC n’est pas exact. Le montant exact est de 36 milliards, soutient-il.
Pour Birahim Seck, cette « impunité (…) est encouragée et maintenue par le président de la République ».
Lamine SOW
