HISTOIRE

COUPE-COUPE DU WOOLAAN: MOYEN DE DISSUASION ET DE RÉPRESSION DU VOL EN PAYS SEREER

Dans la zone de Fadial et de Mbissel, il y avait une manière particulière de dissuader les voleurs ou même de les réprimer quand ils passaient à l’acte. Woolaan est un arbre célèbre qui se trouve à Fadial, un autre village historique du Sine. Le gardien était à Mbissel.

A l’époque, quand une personne était victime d’un vol, il venait directement voir le gardien du Woolan pour lui en faire part. Ce dernier lui remettait son coupe-coupe célèbre connu par l’appellation «laƥ ne Woolaan», (le coupe-coupe du Wolane). Muni de ce coupe-coupe, la personne victime du vol faisait la ronde des maisons du village, s’il estimait que l’auteur est un voisin, pour demander qu’on lui ramène l’objet volé sous peine de représailles du Woolaan.

Les habitants connaissaient bien cet arbre et ses représailles mystiques. Le voleur n’hésitait pas à retourner nuitamment l’objet volé. S’il s’entête, la personne retourne chez le gardien du Woolaan pour lui remettre le coupe-coupe. Le gardien de cet arbre mythique et mystique fait ses incantations avant de frapper le coupe-coupe très tranchant sur une branche de l’arbre. En l’espace de quelques jours, s’enchaînera une série de décès dans la lignée maternelle du voleur.

Le voleur sera le dernier à mourir dans la famille. Si ce malheur arrivait, le patriarche de la famille réunissait tout le monde pour demander s’il n’y a pas quelqu’un parmi eux qui a pris un bien ne l’appartenant pas. Si le voleur avoue, la famille réunit tout ce qu’elle a comme biens matériels pour partir voir le gardien du Woolaan.

Ce dernier fait les sacrifices et la série de morts s’arrête». Plusieurs familles où il y avait des voleurs ont été décimées par le Woolaan. L’arbre est toujours à Fadial et le gardien réside à Mbissel.
Bon nombre d’innocents qui n’avaient rien à voir avec le vol mouraient comme des mouches. C’est ainsi que le vrai Sereer fait tout pour éviter de prendre le bien d’autrui et les cas de vols étaient très rares en pays sereer.

Avec l’historien Sobel Dione

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