Crise à l’université de Bambey : le SUDES-ESR dénonce des mesures inadaptées

Face à la crise sécuritaire et pédagogique qui secoue l’Université Alioune Diop (UAD) de Bambey, la section locale du Syndicat Unitaire et Démocratique des Enseignants du Sénégal-Enseignement Supérieur et Recherche (SUDES-ESR) exprime son indignation. Dans un communiqué en date du 14 mai 2025, le syndicat fustige la gestion de la situation par les autorités universitaires notamment des «mesures inappropriées» de suspension des cours dans certaines UFR et appelle à un dialogue inclusif, respectueux des franchises universitaires.
«Le SUDES-ESR UAD tient à exprimer ses vives préoccupations sur la situation sécuritaire à l’UAD et son indignation face à des mesures inappropriées pour rétablir rapidement les conditions d’un climat apaisé pour une meilleure continuité des enseignements», déclare la section locale du Syndicat Unitaire et Démocratique des Enseignants du Sénégal-Enseignement Supérieur et Recherche (SUDES-ESR) de l’Université Alioune Diop (UAD) de Bambey.
«Il semble que l’histoire récente des crises universitaires ne nous a pas appris grand-chose», poursuit le SUDES-ESR de l’UAD de Bambey. «Enfin, il est important de rappeler aux autorités universitaires que la présence des Forces de l’ordre n’a jamais permis d’assurer la continuité sereine des enseignements. Le respect des franchises universitaires demeure un principe fondamental, qu’il convient de préserver avec la plus grande rigueur», relève le syndicat.
Dans cette optique, il souligne que «l’UAD a aujourd’hui simplement besoin d’un plan d’urgence, et il est temps de s’y atteler sérieusement et définitivement dans l’unité avec toutes les composantes de l’UAD». «Malgré tout, le SUDES UAD condamne toutes violences de tout bord et de toute forme».
LE SUDES-ESR INDEXE LES CAUSES PROFONDES DE LA CRISE
Selon le SUDES-ESR, «Le véritable problème trouve son origine dans les nombreuses promesses non tenues de la tutelle et les effectifs pléthoriques orientés à l’UAD chaque année sans accompagnements socio-pédagogiques». De plus, «les étudiants ne constituent pas le problème, ils cherchent à leur manière à obtenir des solutions et de meilleures conditions d’apprentissage», note le syndicat. Par conséquent, «Il est donc essentiel de continuer à privilégier un dialogue permanent et la concertation, plutôt que d’opter pour des mesures unilatérales et radicales, qui risquent d’être contre productives», conceille-t-il.
UNE CRISE PLURIELLE, SELON LE SUDES-ESR
«Il faut rappeler que les perturbations notées cette année ne sont pas uniquement dues aux manifestations d’étudiants, les enseignants permanents et vacataires y ont aussi contribué, chaque catégorie sociale avait ses raisons, les étudiants aussi» fait savoir le syndicat. Et d’ajouter que «Certains objectifs purement politiques et qualifiés de pédagogiques à l’instar de la normalisation de l’année universitaire devrait être remise à une année ultérieurement plus favorable».
En attendant, «Nous espérons que les UFR privilégieront des décisions fondées sur des considérations pédagogiques, plutôt que sur des logiques politiques». «Toutefois, une clarification s’impose quant au calendrier universitaire maintenu en vigueur : s’agit-il de l’année 2023-2024 ou de 2024-2025 ? Lequel est concerné ? Car si c’est la dernière année, il fallait aussi prendre la responsabilité d’imposer en même temps la session unique et des semestres de moins de 6 ou 5 semaines», conclut la même source.
SOPHIA MANGA (STAGIAIRE)


