Déclaration de patrimoine : Sonko et ses ministres en règle
Le Premier ministre et tous les membres de son gouvernement ont fait leurs déclarations de patrimoine. L’annonce a été faite par l’Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), lors d’une rencontre d’échanges avec des journalistes qu’elle a organisé avec Amnesty international, hier mardi.
«Le Premier ministre, Ousmane Sonko, et tous les ministres de régime ont leurs déclarations de patrimoine», a dit la chef de Division réception et traitement des déclarations de patrimoines à l’Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), Aminatou Diop, sans évoquer le contenu de ces déclarations, conformément aux exigences de sa structure. Elle a pris part hier, mardi 19 novembre à un séminaire de formation des journalistes sur la prévention et la lutte contre la corruption organisée par Amnesty international et l’OFNAC. Mieux, s’agissant du Premier ministre, Ousmane Sonko, elle informe «qu’il a fait sa déclaration en entrant à la mairie de Ziguinchor et quand il quittait son poste. Devenu Premier ministre, il s’est aussi soumis à la loi».
Lors de cette rencontre avec les journalistes, il est ressorti des discussions avec les responsables de l’OFNAC que la grande corruption concerne les hautes autorités de la République et il n’existe pas assez souvent de preuves pour l’attester. Ce qui limite la répression. Pis, ces personnes qui ont eu à exercer de hautes responsabilités, ne peuvent être jugées que par la Haute cour de justice. Le pool judiciaire financier, nouvellement, créer ne peut pas se valoir de cette prérogative. Le panel a aussi rappelé la difficulté de localiser les avoirs criminels. Ils ne font l’objet d’aucune traçabilité.
Pour le président d’Amnesty international Sénégal, Pape Diéne Diop, «la corruption a un effet dévastateur sur les institutions publiques et sur la capacité des États à respecter, protéger et réaliser les droits humains, en particulier ceux des personnes et groupes en situation de vulnérabilité et de marginalisation». Pis ajoute-t-il, «la corruption et les flux financiers illicites qui y sont associés, constituent un défi majeur pour de nombreuses sociétés, car ils détournent les recettes publiques et compromettent les budgets publics qui devraient assurer les soins de santé, le logement, l’éducation et d’autres services essentiels».
Il trouve, en outre, «qu’ils compromettent la capacité des États à respecter leurs obligations fondamentales minimum et leurs obligations juridiques préexistantes de tirer le meilleur profit de toutes les ressources disponibles pour respecter, protéger et mettre en œuvre les droits économiques, sociaux et culturels. La corruption fragilise en outre le fonctionnement et la légitimité des institutions et des processus, l’état de droit et, en définitive, l’État lui-même».
Fatou NDIAYE