Décriant le management de la ministre du Commerce : Le Synacom interpelle l’Etat
Le management de la ministre du Commerce et des petites et moyennes entreprises (Pme) laisse à désirer aux yeux du Syndicat national des agents de l’Administration du commerce (Synacom). La manière de Aminata Assome Diatta de diriger ce département est jugée «aux antipodes des règles de gestion d’une administration moderne». D’ailleurs, un communiqué en date du 28 septembre dernier a été rédigé pour alerter sur son management, caractérisé par «un clientélisme politique, une gestion solitaire, un tâtonnement, une précipitation dans la gestion de certains dossiers, une communication non maîtrisée, une menace de la stabilité sociale par le biais d’une mesure illégale, unilatérale et sournoise visant à faire bénéficier à des non-ayants droit des avantages portant sur le produit des amendes, des pénalités, transactions et confiscations établies en matière de contentieux économiques», a rappelé mardi, Adama Mohamed Mbaye. Mais ce dernier déplore que, «depuis lors, rien n’est fait». C’est dans ce sens qu’un point de presse a été organisé avant-hier, pour informer l’opinion publique et les autorités des difficultés que rencontrent les agents.
Selon les syndicalistes, le climat social est devenu «invivable» depuis que les autorités du département du Commerce ont décidé de leur imposer «une gestion partisane et opaque sur les affectations, la gestion du fonds commun des agents, la gestions des fonds d’équipement et de lutte contre les pratiques commerciales illicites et la prise en charge de certains dossiers techniques» pour lesquels ils ont décidé de ne pas évoquer.
D’après le Secrétaire général du Synacom, un dialogue inclusif a été initié avec les autorités étatiques en vue de trouver des solutions idoines. Malheureusement aucune suite favorable n’a été donnée à cette démarche. Une situation qui a contribué, d’après Adama Mohamed Mbaye, à la détérioration du climat social. Il en veut pour preuve la hausse généralisée des prix des produits de grande consommation. Lesquels ont impacté négativement le pouvoir d’achat des populations.
Et pour la surveillance du marché, remarque-t-il, pour le regretter, «le gouvernement a eu recours à la location d’une trentaine de véhicules pour 100 millions de francs Cfa pour une durée d’un mois». Une situation qui, selon lui, montre «le dénuement des services centraux comme déconcentrés en moyens logistiques pour faire le travail d’enquête, de contrôle des prix, de vérification des instruments de mesure».
Pour une amélioration des conditions de ses membres, le Synacom souhaite que «l’Etat régularise la situation du personnel contractuel», parce qu’ils participent «depuis plusieurs années à l’accomplissement des missions évoquées supra». Estimant aussi que la manière de procéder de la ministre Assome Aminata Diatta ne cadre pas avec le programme Xeyu Ndaw ni du président de la République, le Synacom appelle au recrutement de tous les contractuels, à savoir les chauffeurs, secrétaires et certains personnels de l’Administration. Il veut que le projet de recrutement des vérificateurs du contrôle économique se fasse dans la plus grande transparence. Le Synacom interpelle aussi, les autorités sur la question de la rémunération des agents dédiés. Ils souhaitent une correction de l’écart du traitement salarial qui existe entre eux et leurs collègues des autres sections de l’Ecole nationale d’administration, des Impôts, du Trésor, travail et sécurité sociale sur le plan salarial. Le Synacom suggère en outre, la mise en place d’un cadre formel d’expression des choix des agents et de compétition avec des critères objectifs définis pour la gestion des carrières. D’après les travailleurs, les affectations au ministère du Commerce se font suivant «un favoritisme intéressé». Pire, «des postes sont attribués à des agents qui ne remplissent pas les critères en termes d’ancienneté et d’expérience». Il y a même des agents sacrifiés «pour assouvir une dynamique partisane». D’ailleurs, révèlent-ils, beaucoup de leurs collègues sont partis monnayer leurs talents ailleurs. Une dizaine de cadres sont aussi dans une dynamique de partir cette année, avertissent les syndicalistes. Ils promettent ainsi de poser des actes, si rien n’est fait.