Delta, Omicron, inauguration, mouvements d’humeur : un 2021 bouillant sur le plan sanitaire
Sur le plan sanitaire, 2021 a commence comme avait fini 2020. Sur fond de covid-19, l’année finissante n’aura différé que de très peu avec les deux autres qui l’ont précédée. De Delta à Omicron, en passant par des vagues qui se comptent sans discontinuer, notre pas a pu s’adapter difficilement avec le coronavirus. La nécessité de « vivre avec le virus » a inspiré les campagnes de vaccination et la mise en place de l’Etat d’urgence pour assurer une meilleure riposte face à la pandémie. En même temps, des infrastructures hospitalières ont été inaugurées par le président de la République lors de sa tournée économique.
Malgré toutes les avancées notées dans la riposte contre le covid-19, l’année 2021 n’a pas été épargnée par la pandémie. Un semblant de vie normale a marqué son parcours certes, mais de façon quotidienne, la maladie aura perturbé la bonne marche des activités socio-professionnelles. A l’aube de l’année, la pente vertigineuse des statistiques de la maladie a causé la restauration de l’Etat d’urgence dès le 5 janvier 2021. La prorogation de cette mesure d’exception a été particulièrement influencée par le fait que la pandémie qui progressait à dents de scie a dû mettre sous pression le personnel de santé. Alors que le nombre total de morts a été estimé à 582 décès depuis le début de la pandémie, 249 ont été recensés entre les mois de décembre 2020 et fin janvier 2021.
Cette deuxième vague du coronavirus ne s’estompera qu’à partir du milieu du second semestre de l’année. En effet, durant le mois d’octobre, le Sénégal a pu enregistrer zéro cas de covid-19 dans son habituel point du jour. Cette baisse des chiffres intervient après que l’apparition du variant Delta a contribué à une hausse sensible du nombre de décès, instaurant ainsi une 3ème vague difficilement gérable. Malgré la levée de l’état de catastrophe sanitaire, le 19 mars, le coronavirus continue de dicter sa loi. Au mois d’août, les statistiques attribuaient 30% des infections audit variant qui entraine une pénurie d’oxygène et remet la problématique de la vaccination au cœur de la stratégie de lutte.
Une vaccination en masse qui réussit difficilement
Face au variant Delta qui asphyxie le système sanitaire, les autorités médicales invitent la population à aller se faire vacciner, seul gage d’une protection contre le virus. La hausse du nombre de morts va booster le chiffre sur le nombre des vaccinés, alors que les populations étaient jusque-là insensibles aux appels des personnels de santé. La réticence à la vaccination avait poussé le président de la République de faire une sortie diversement appréciée. Après avoir « officiellement » dépensé 2,2 milliards de FCFA pour se payer les vaccins Sinopharma de la chine- certains parlent toujours de don- le Chef de l’Etat vivait mal que les citoyens ne se fassent pas piquer, d’autant plus que les autorités publiques ont eu à donner l’exemple devant les caméras. « Si on ne les prend pas, moi je vais les donner à d’autres pays africains qui en ont besoin », dira-t-il entre autres déclarations.
Toutefois, la campagne de vaccination va être plombée par la cacophonie relative au sort de personnes qui se retrouvent contaminées alors qu’elles sont déjà vaccinées. Beaucoup trouvaient illogiques ce fait alors qu’on leur a vendu que l’idée selon laquelle la vaccination protègerait l’intéressé. En sus, la campagne des « anti-vaccins » qui invitent les populations à la précaution, avec des arguments tirés des cheveux, va mettre en péril toute la stratégie mise en place par les autorités. Par conséquent, à la mi-décembre, l’agence de presse Reuters fait état de plus de 200 000 doses de vaccins bientôt périmées. Une situation qui aura poussé le président de la République, quelques semaines plutôt, à envisager l’obligation du vaccinale. En marge de la clôture du Sommet sur le Sida en Afrique de l’Ouest et du Centre, le 3 novembre passé, le président Sall n’y est pas allé par quatre chemins: près consultation du Comité national de gestion des épidémies, nous étudierons les modalités d’instauration d’un pass sanitaire pour l’accès aux lieux publics ».
Des inaugurations et un front social bouillant
L’année 2021 a été marquée aussi par un renforcement de la cartographie sanitaire au Sénégal. Lors de sa tournée économique en fin mai dernier, le président Sall a inauguré des centres hospitaliers dans certaines contrées du pays. Il s’agit notamment de l’hôpital Thierno Birahim Ndao de Kaffrine, celui d’Amath Dansokho de Kédougou, celui de Kédougou et un autre à Touba. Une pluie de milliards a ainsi été investie dans la mise en place de ces édifices, avec en plus, une promesse de recruter de 1500 agents de santé dont 500 médecins. D’autres efforts ont aussi concerné des hôpitaux dans l’amélioration de certains de leurs services. Ils ont pour noms la mise aux normes de 33 unités d’accueil d’urgence et de sept services de réanimation dans les régions de Diourbel, de Fatick, Kaolack, Louga, Matam, Saint Louis et le département de Kaffrine, de même que l’ouverture de centres de dialyse dans les localités de Kolda, Kaffrine, Ndioum, Sédhiou, Agnam et Kédougou.
Malgré ces investissements et la situation sanitaire, les personnels de santé se sont rués dans les brancards pour exiger une meilleure réponse à leurs préoccupations. C’est ainsi qu’une grève est déclenchée en mi-mars, pour deux ajours, afin d’exiger le respect de « l’inviolabilité de l’intégrité physique, morale et matérielle et de la neutralité des agents de santé ». Des mouvements d’humeur ont été également notés au niveau des hôpitaux de Sédhiou, de Ourossogui, de Saint-Louis pour la mauvaise gestion de la structure, entre autres.