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Des centaines de migrants massés à la frontière turco-grecque, la tension monte

Au nord de la Turquie, à Edirne, des milliers de migrants sont encore massés à la frontière grecque, espérant une éventuelle ouverture. Installés là depuis dix jours, ils ont progressivement investi les lieux et survivent dans des conditions déplorables. Dans le camp de Pazarkule, où les réfugiés comprennent peu à peu qu’ils sont victimes d’un bras de fer entre Erdogan et l’Union européenne, les tensions se multiplient.

Ils sont des centaines à crier, taper dans leurs mains, des femmes portent à bout de bras leurs nouveau-nés, d’autres brandissent des pancartes sur lesquelles est inscrit : « Nous voulons juste passer ». Mais rien n’y fait, les grilles grecques du petit poste-frontière de Pazarkule, en Turquie, restent désespérément fermées.

L’Iranien Sinan regarde l’agitation de loin. Après que les affrontements aient fait un mort ces derniers jours, il préfère rester en retrait. « On nous a coupé l’électricité, ici, pour ne pas qu’on puisse recharger nos téléphones. Et donc faire des vidéos de ce qu’il se passe et les envoyer à l’extérieur », explique-t-il.

Pas d’eau potable, un habitat fait de bric et de broc, les conditions de vie, ici, sont si difficiles que les migrants perdent patience. Sebnem ne sait plus quoi faire. Elle n’a plus d’argent pour retourner à Istanbul. « Ils jouent avec nous comme si on était des bébés. Erdogan a dit que les portes étaient ouvertes et que qui voulait pouvait y aller. Mais la frontière est fermée. Où peut-on aller ? On a tout laissé, nous, on a plus de maison, plus d’argent, pour aller dans un autre pays », s’insurge-t-elle.

Et à l’intérieur du camp, des vidéos font état de nouveaux affrontements entre les forces grecques et les migrants.

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