des millions de vies en jeu face à des défis sans précédent, selon des experts de l’ONU
« Certaines communautés souffrent d’injustices environnementales où l’exposition à la pollution et aux substances toxiques est si extrême qu’elles sont décrites comme des ‘zones de sacrifice’ », ont-ils déclaré. « Compte tenu de la trajectoire de l’humanité en matière de substances toxiques, de changement climatique et de perte de biodiversité, la planète risque de devenir une zone de sacrifice humain ».
Une façon d’interpeller les décideurs sur l’époque dans laquelle nous vivons et « où les défis environnementaux sont sans précédent ».
D’autant que les multiples crises liées au dérèglement climatique, à la perte de biodiversité et à la pollution omniprésente ont un impact sur la jouissance des droits de l’homme et « mettent en péril la réalisation des Objectifs de développement durable ».
« C’est un moment clé pour que le droit international de l’environnement change de direction et adopte une approche de la protection de l’environnement fondée sur les droits de l’homme », a d’ailleurs affirmé Marcos Orellana, Rapporteur spécial des Nations Unies sur les substances toxiques et les droits de l’homme.
Placer les droits de l’homme au centre de l’action environnementale
De son côté, David Boyd, le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme et l’environnement, a exhorté les États à placer le droit à un environnement sain au centre de toutes les discussions et de tous les résultats de la conférence Stockholm+50 des 2 et 3 juin, et à mettre en œuvre des changements constitutionnels et des lois environnementales plus fortes, découlant de la reconnaissance du droit à un environnement sain.
Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), organise les 2 et 3 juin 2022, une conférence internationale de haut niveau baptisée Stockholm+50. L’objectif de cet événement est de commémorer les 50 ans de la Conférence de Stockholm de 1972 et de célébrer cinq décennies d’actions en faveur de la protection de l’environnement.
Le concept du droit à un environnement sain est ancré dans la Déclaration de Stockholm de 1972. « Aujourd’hui, 50 ans plus tard, la conférence Stockholm+50 représente le forum idéal pour accueillir avec enthousiasme la récente reconnaissance de ce droit par les Nations Unies, tout en identifiant les actions urgentes nécessaires à sa mise en œuvre », ont fait valoir les experts.
Dans ces conditions, ils estiment que placer les droits de l’homme au centre de l’action environnementale entraîneront des répercussions positives sur la qualité de l’air, l’eau propre, les sols sains, les aliments produits de manière durable, l’énergie verte, le changement climatique, la biodiversité, l’élimination des substances toxiques et la protection des droits des populations autochtones. « Ce faisant, nous avons la possibilité de provoquer des changements transformateurs et de sauver des millions de vies chaque année », ont-ils insisté.
« Une chance extraordinaire de vivre sur cette planète miraculeuse »
A noter qu’en octobre 2021, dans une résolution historique, le Conseil des droits de l’homme a reconnu pour la première fois le droit de l’homme à un environnement propre, sain et durable. Les experts onusiens ont donc encouragé les États à donner suite à l’invitation du Conseil à ce que « l’Assemblée générale […] examine la question » de la reconnaissance du droit à un environnement propre, sain et durable dans les meilleurs délais.
Une résolution de l’Assemblée générale sur le droit à un environnement sain renforcerait l’urgence des actions visant à mettre en œuvre ce droit.
« Nous avons tous une chance extraordinaire de vivre sur cette planète miraculeuse, et nous devons utiliser le droit à un environnement sain pour faire en sorte que les gouvernements, les entreprises et les personnes fassent un meilleur travail pour prendre soin de la maison que nous partageons tous », ont-ils conclu.
Outre David R. Boyd et Marcos A. Orellana, cette déclaration a été endossée par Francisco Calí Tzay, Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones et Ian Fry, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme dans le contexte du changement climatique.
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