Des syndicats dénoncent le maintien en détention des infirmières mises en cause dans l’affaire Astou Sokhna
Louga, 27 avr (APS) – Des organisations syndicales du secteur de la santé ont dénoncé, mercredi, à Louga, le maintien en détention de quatre des sages-femmes mises en cause dans le décès en couches de la dame Astou Sokhna à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga, le 1er avril dernier.
« La demande de liberté provisoire a été refusée malgré » la médiation d’une famille religieuse et « le pardon de la famille de la défunte », a déclaré le secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES), Amadou Yéri Camara.
« Nous ne comprenons pas une telle décision du tribunal », a dit M. Camara, par ailleurs porte-parole du Collectif des travailleurs de la santé et de l’action sociale (CTSAS).
Il s’exprimait au sortir de l’audience portant sur l’affaire Astou Sokhna, du nom de cette femme d’une trentaine d’années décédée en couches à l’hôpital régional de Louga.
Le tribunal a renvoyé l’examen de cette affaire au 5 mai prochain après que la partie civile a demandé le renvoi du procès dans lequel les quatre sages-femmes concernées sont poursuivies pour non-assistance à personne en danger.
Le parquet s’est opposé à la demande de liberté provisoire introduite par la défense.
Amadou Yéri Camara fait valoir que les sages-femmes de manière générale « travaillent dans des conditions difficiles pour des salaires de misère. Et en retour, elles récoltent des gardes à vue et des procès iniques ».
« Nous dénonçons cela. Le combat ne fait que commencer. Nous allons nous battre et nous ne laisserons pas en rade nos sœurs. Nous allons nous battre jusqu’au bout », a-t-il promis.
« Ils auraient pu leur accorder la liberté provisoire et être cléments vu tout ce qui se passe comme manque de soins et de disponibilité du personnel », a de son côté renchéri Mballo Dia Thiam, secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (SUTSAS), membre de l’alliance syndicale And Gueuseum.
Mballo Dia Thiam se dit convaincu que tant que durera ce procès, le reste du personnel de santé n’aura pas le cœur à l’ouvrage.
« Les actes médicaux sont des actes qui sont délégués quand ça se passe bien, il n’y a pas de problème, mais quand ça se passe mal, nous sommes l’objet de tous les quolibets. Et cela ne peut pas continuer », a-t-il dit.