SANTE

DIABETIQUES ET PV/VIH EDIFIES

S’exprimant au point de presse quotidien sur la situation du coronavirus au Sénégal hier, vendredi, Pr Abdoulaye Léye endocrinologue, s’est voulu formel. Aussi-a-t-il fait savoir qu’« il est important de dire que le principal facteur de protection sur lequel nous devons insister, c’est qu’actuellement tous les diabétiques en priorité, doivent aller se faire vacciner pour éviter de faire une forme grave et d’en décéder ». La seconde chose pour lui est qu’il faut absolument veiller à ce que le diabète soit particulièrement bien équilibré. Du côté de la prise en charge des personnes vivant avec le Vih en cette période de pandémie à Covid-19, le docteur Safiètou Thiam, secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le sida appelle à la confidentialité des données de victimes du Vih tout en l’incitant à aller se faire vacciner.

PR ABDOULAYE LEYE ENDOCRINOLOGUE AU CHU DE PIKINE : «Se vacciner et après poser des questions pour éviter les cas graves»

Si la Covid-19 survient chez un patient diabétique qui est bien équilibré, il a les mêmes risques que le sujet qui est non diabétique. Mais il est important de savoir que le sujet diabétique ne fait pas les mêmes symptômes de Covid-19 que le sujet non diabétique surtout en ce qui concerne les difficultés respiratoires. « Nous le savions avant même l’avènement de la Covid-19 que le diabétique ne fait pas beaucoup de fièvre même lorsqu’il fait une tuberculose. Il peut avoir des images radiologiques très importantes alors qu’il ne tousse même pas et ce sont ces mêmes caractéristiques que l’on retrouve dans la Covid19. Ce qui veut dire qu’il y aura beaucoup de formes asymptomatiques, le sujet diabétique peut faire son Covid-19 sans avoir particulièrement de fièvre, de toux … des signes classiques de la Covid-19. Ce qui veut dire qu’il faut être très vigilant » a alerté le professeur Abdoulaye Lèye, endocrinologue. Sur les signes de la Covid-19, l’augmentation de la glycémie du jour au lendemain sur quelques jours voire plusieurs semaines reste un déterminant. Entre autres causes de ce déséquilibre, il y a l’infection à Covid-19 qui couve de façon insidieuse, il faut savoir aller tester.

PRISE EN CHARGE APRES COVID DES DIABETIQUES

Le professionnel de la santé préconise dans la foulée aux diabétiques de faire un suivi régulier de ce diabète. Une autre circonstance particulière évoquée par ce dernier : le diabétique souvent quand il est de type 2 c’est-à-dire anciennement appelé non insuno-dépendant, se voit proposer des traitements qui comportent entre autres les corticoïdes. « Les corticoïdes sont indiqués lorsqu’il y a des lésions particulièrement pulmonaires relativement sévères et là le médecin traitant est obligé de proposer l’insuline. Il ne faut pas avoir peur de le prendre. Donc il ne faut pas refuser ou arrêter cette insunothérapie qui est proposée par les médecins traitants. Sinon s’il y a un retard de prise en charge de l’hyper glycémie, on va aller vers le coma asynosétrique c’est-à-dire l’accumulation du sucre et les déchets de dégradation des anomalies», a-t-il déclaré. Et de poursuivre : «à défaut de prendre ces médicaments traditionnels, nous vous exhortons fortement de ne pas abandonner vos traitement habituels surtout s’il s’agit de l’insuline. Il faut veiller à équilibrer son diabète pendant que vous n’avez pas de Covid et même après ».

COMMENT EVITER LA COVID

Pour éviter que les patients diabétiques attrapent la Covid-19 qui pourrait éventuellement amener des formes graves, le professeur Lèye a avancé : « il faut se vacciner et après se poser des questions. Il n’y a pas que le sucre, le diabète est accompagné d’autres facteurs risques cardiovasculaires tels que l’hypertension artérielle, une hyper cholestéroidie, une obésité ». Parmi les complications de cette Covid- 19, le professeur Lèye a énuméré les accidents des vaisseaux ou des artères, des veines qui font des thromboses. « Tous ces phénomènes sont majorés par la conjonction de l’hyper glycémie, l’hypertension, l’hyper cholestérol sur un terrain d’obésité. Il s’agit d’être agité quelques heures ou quelques jours pour que les phénomènes de thrombose soient favorisés », a-t-il laissé entendre.

PRISE EN CHARGE DU GOITRE

La pathologie thyroïdienne est plus connue sous le nom de goitre. « Quand on a une pathologie thyroïdienne traitée ou pas, on peut prendre les médicaments que l’on vous prescrit lorsque vous avez des symptômes de Covid 19. Il n’y a pas de problème d’interaction médicamenteuse » a-t-il estimé. Et de poursuivre : « si on a un problème thyroïdien sous forme de goitre, c’est une augmentation simplement ou alors il y a une hyper tyroïdie ou simplement que la glande ne fonctionne pas bien, on parle de l’hypertiroidie. Les traitements sont longs, il ne faut pas les suspendre. Il faut continuer à prendre les traitements prescrits pour gérer les symptômes de la Covid 19 ». A l’endroit du personnel soignant, faire la Covid 19 en ayant une pathologie thyroïdienne si c’est un goitre simple peut favoriser la survenue de ce qu’on appelle une tyroïdie sur aigue. Selon le professeur Lèye, comme il y a une agression virale qui s’intéresse aussi à la tyroïdie et crée une inflammation en l’espace de quelques jours, on peut avoir des symptômes d’hyperthyroïdie : frémissement, amaigrissement et énervement, on ne dort pas bien, on a de l’hypersudation et ça, on ne se précipite pas pour traiter. « Il faut le signaler, il faut surveiller, savoir attendre 6 semaines, deux mois ou plus pour refaire un contrôle du bilan thyroïdien sans trop aller se précipiter au traitement parce que c’est une situation généralement transitoire. Encore une fois, s’il y a des patients qui ont des problèmes thyroïdiens qui sont programmés à la chirurgie ».

PRISE EN CHARGE DE L’INSUFFISANCE SURRENALIENNE

Il y a certaines personnes qui présentent une glande surrénale qui ne fonctionne pas bien. Cette pathologie donne le stress. Le cortisol permet de lutter contre les agressions. Pour le spécialiste Lèye, si le patient a une insuffisance surrénalienne, il y a un traitement continu avec l’hydro cortisol. « S’il y a une infection, une agression quelconque sur le sujet, il doit savoir majorer leurs doses bien entendu avec les conseils de leur médecin traitant. Et s’il y a des vomissements, passer aux injections puisqu’une insuffisance surrénalienne aigue peut entrainer le décès dans les heures ou jours qui viennent s’il y a retard de prise en charge. Ces patients peuvent aller se faire vacciner et prendre les médicaments contre la Covid 9 sans craindre une interaction médicamenteuse »

COVID-19 : BILAN DU VENDREDI 13 AOUT 2021 16 décès, 63 cas graves, 549 nouvelles contaminations

Dans son communiqué sur l’évolution de la Covid-19 au Sénégal, le ministère de la Santé et de l’Action Sociale a déclaré hier, vendredi 13 août, 549 nouveaux positifs sur 3581 tests effectués, soit un taux de positivité de 15,33%, 63 cas graves admis dans les services de réanimation, 546 patients guéris et 16 décès liés à l’épidémie. Les nouveaux cas de Covid-19 sont constitués de 67 cas contact et de 482 cas issus de la transmission communautaire. Il s’agit de 332 pour la région de Dakar répartis entre : 236 pour le département de Dakar, 8 pour Keur Massar, 42 pour Pikine, 34 pour Guédiawaye et 12 pour Rufisque. Les 150 autres cas ont été recensés dans les autres localités dont 26 à Ziguinchor, 23 à Saint-Louis, 21 à Touba, 14 à Thiès, 8 à Mbour, 7 à Matam, Sokone et Tivaouane, 4 à Kolda, 3 à Bignona, Dagana, Diourbel, Joal et Richard-Toll, 2 à Dioffior, Kaolack, Oussouye, Pout, Popeunguine et Sédhiou, 1 à Bounkiling, Diakhao, Fatick, Kanel, Linguère et Tamba. A ce jour, depuis l’apparition de l’épidémie au mois de mars 2020, 70125 cas ont déclarés positifs dont 53044 guéris, 1570 décédés, et donc 15510 sous traitement. Selon le ministère de la Santé et de l’Action, le jeudi 12 août 2021, 11481 personnes ont été vaccinées, portant le nombre total à 1 091 990.

DR SAFIETOU THIAMDU CONSEIL NATIONAL DE LUTTE CONTRE LE SIDA (CNLS) : «La confidentialité sur le statut sérologique des personnes doit être respectée»

Une nouvelle stratégie de prise en charge pour les personnes vivant avec le Vih Sida a été définie par le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls) en cette période de pandémie. Selon la secrétaire exécutive, Docteur Safiétou Thiam, les Pv/Vih peuvent avoir une dotation en médicaments de plusieurs mois. « Il est prévu des livraisons multimois de médicaments Arv (trois à six mois de médicaments) pour éviter aux personnes de venir quand ils ne sont pas malades dans les centres de santé » a déclaré Dr Thiam hier, vendredi 13 août lors de son passage au point de presse journalière sur la gestion du coronavirus au Sénégal. Et de demander aux personnes vivant avec cette pathologie, de continuer à respecter leur traitement antirétroviral (Arv). Toutefois en cas de difficulté pour accéder au traitement, « nous le savons, les services peuvent être occupés, les Pvvih peuvent appeler leur médecin traitant, peuvent appeler les médiateurs en santé ou la ligne verte du ministère de la Santé pour trouver d’autres possibilités d’accès au traitement ou de livraison » a-t-elle recommandé.

COVID ET VIH

Si une personne infectée au Vih Sida contracte le coronavirus et si l’hospitalisation n’est pas nécessaire, Dr Safiétou Thiam a avancé : « elle peut être traitée à domicile selon le protocole établi par le ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas). Mais il est important pour ces personnes de savoir que ce que nous demandons, c’est de prendre contact avec leur médecin et de reconnaitre les signes de gravité pour aller très vite se rendre à l’hôpital ». Des signes de gravité qui ont pour nom ; difficultés respiratoires, sensations de compression thoracique, sentiment de désorientation ou toute autre évolution négative de leur état de santé. « Il est important que les Pvvih, nous le répétons, même si elles sont traitées pour la Covid 19, qu’elles continuent leur traitement contre le Sida ».

Sur la prise en charge des Pv/Vih, la secrétaire exécutive du Cnls a insisté sur la confidentialité. «Ce que nous demandons, c’est que la confidentialité sur le statut sérologique des malades soit respectée au cours du traitement» a-t-elle souligné. Et de demander aux Pv/Vih d’aller se faire vacciner : « les résultats des effets cliniques de la Covid 19 chez les personnes vivant avec le Vih ont été étudiés et nous avons remarqué qu’il y a un risque accru de développer une forme grave de Covid 19 chez ces personnes vivant avec le Vih. Sur la vaccination, les Pv/Vih doivent se vacciner contre la Covid 19, quel que soit leur statut sérologique, leur taux de Cd4 et leur charge virale car les bénéfices potentiels du vaccin sont largement supérieurs aux risques »

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