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En Syrie, la Turquie annonce avoir lancé une offensive contre le régime de Damas


En réponse à des attaques qui ont infligé de lourdes pertes à Ankara, la Turquie annonce, dimanche, avoir lancé une offensive militaire baptisée « Bouclier du Printemps » contre le régime syrien à Idleb. Celui-ci annonce que deux de ses avions ont été abattus par les forces turques.

« L’opération ‘Bouclier du Printemps’, déclenchée après la vile attaque du 27 février à Idleb, se poursuit avec succès », a déclaré dimanche 1er mars, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar lors d’une allocution retransmise à la télévision. L’offensive militaire contre le régime de Bachar al-Assad a été lancée par la Turquie à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, en réponse à des attaques ayant causé de lourdes pertes à Ankara.

Deux avions du régime syrien ont été visés dimanche par les forces turques dans la région d’Idleb, ont indiqué les médias d’État syriens.

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ainsi qu’un groupe rebelle pro-Ankara, ont assuré pour leur part que les deux avions avaient été « abattus ».

Peu avant, l’armée syrienne avait averti qu’elle abattrait tout avion « ennemi » qui volerait au-dessus de la zone.

Vendredi et samedi, près de 90 militaires syriens et combattants de groupes alliés à Damas ont été tués par les frappes menées par Ankara en représailles, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Mais c’est la première fois qu’Ankara annonce officiellement que ces frappes s’inscrivent dans le cadre d’une opération plus générale.

Dimanche, dix-neuf autres soldats du régime de Damas ont été tués par des drones turcs, « dans le secteur de Jabal al-Zawiya » et « près de la ville de Maaret al-Noomane », selon l’OSDH.

Le ministre turc de la Défense a indiqué que le but de l’offensive était de « mettre fin aux massacres du régime et empêcher une vague migratoire ». Il a ajouté que son pays n’avait « ni l’intention, ni l’envie d’entrer dans une confrontation avec la Russie », qui soutient le régime de Bachar al-Assad, tout en soulignant que la Turquie attendait que Moscou fasse pression sur Damas afin qu’il « stoppe ses attaques ».

Frictions entre Ankara et Moscou

Les déclarations du ministre turc de la Défense interviennent après des semaines d’escalade entre Ankara et Damas dans la région d’Idleb.

Jeudi, des frappes aériennes attribuées au régime syrien ont causé la mort de 33 militaires turcs. Il s’agit des plus lourdes pertes, en une seule attaque, subies par Ankara depuis le début de son intervention en Syrie en 2016. Vendredi et samedi, ce sont près de 90 militaires syriens et combattants de groupes alliés à Damas qui ont été tués par les frappes menées par Ankara en représailles, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Avec l’appui de l’aviation russe, le régime syrien mène depuis décembre une offensive meurtrière pour reprendre la région d’Idleb, dernier bastion rebelle et jihadiste en Syrie.

Cette offensive a suscité des frictions entre Ankara et Moscou. Même si la Turquie soutient certains groupes rebelles, et bien que la Russie appuie le régime de Damas, les deux pays avaient renforcé leur coopération sur le dossier syrien ces dernières années.

Une réunion d’urgence des chefs de la diplomatie européenne

Samedi, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait sommé son homologue russe Vladimir Poutine de « s’ôter du chemin » de la Turquie en Syrie et assuré que le régime syrien allait « payer le prix » de ses attaques.

Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne doivent participer à une « réunion extraordinaire » cette semaine pour discuter de l’aggravation de la situation en Syrie.

Depuis le début de l’offensive du régime en décembre, près d’un million de personnes ont été déplacées dans cette région frontalière de la Turquie. Ankara, qui accueille quelque 3,6 millions de Syriens sur son sol, redoute un nouvel afflux de réfugiés. Au total, depuis le début du conflit syrien, en 2011, plus de 380 000personnes ont été tuées.

Avec AFP

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