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Entretien avec le maire de Guédiawaye : Aliou Sall brise le silence – «Beaucoup de gens sont maintenant attirés par Guédiawaye»

S’il dresse un bilan élogieux et minutieux de ses sept premières années à la tête de la Ville de Guédiawaye, ce n’est pas parce que Aliou Sall est un maire repu. Bien au contraire, il nourrit beaucoup d’ambitions pour la localité qu’il dirige, dont il parle avec passion et sincerité. Avec lui, Guédiawaye devrait, selon son souhait, se débarrasser des oripeaux de ville-dortoir, pour porter le bleu de chauffe des laboratoires de recherche, et même le costume cravate du séminariste à la recherche d’un cadre pour ses rencontres. Dans cette première partie de l’entretien qu’il a accordé au journal Le Quotidien, il décline sa vision. Dans la seconde partie, demain, il se prononce sur la politique et la campagne à venir.

Vous avez tellement de casquettes, mais on va prendre celle de maire !

Surtout en ce moment-ci, je préfère de loin la casquette de maire. Bien que, à bien voir, je n’en ai pas beaucoup, de casquettes !

Président de l’Ams, l’Uael, l’Adm…*

Je ne suis pas président de l’Uael.

Non, vous l’avez été, vous aviez promis de laisser tomber, avant de faire volte-face…

Non, ce n’est pas cela qui s’est passé. En vérité, de manière statutaire, le président de l’Ams (Association des maires du Sénégal) alterne, avec le président de l’Ads, celui des départements, à la tête de l’Uael. Parce que l’Uael (Union des associations des élus locaux) regroupe l’Ams et l’Ads. Donc, alternativement, selon les statuts, l’un des présidents dirige pour un an, avant de céder à l’autre pour un an. A l’époque. Quand c’était mon tour d’être président de l’Uael, il y a eu ce tollé. J’y ai renoncé volontairement, et pendant tout mon mandat, je n’ai pas pris le poste de président de l’Uael. Je suis resté vice-président car, chaque fois que l’un des présidents devient président de l’Uael, l’autre en devient le vice-président… Donc, l’une des casquettes part.

(Rire). Il reste celle de l’Ams

Mais le président de l’Ams, il est forcément un maire ! On ne peut pas prendre quelqu’un d’autre, pour en faire le président de l’Ams !

 

On aurait pu prendre un autre maire !

Oui, mais moi, j’étais candidat ! D’ailleurs, je l’avais annoncé dans votre rédaction. Et les gens avaient semblé surpris à l’époque. Mais, je dois aussi préciser que c’est une fonction bénévole, non-salariée.

Mais le président de l’Ams a tout de même, disons, un droit de regard sur l’Adm

Oui, parce que selon les statuts de l’Adm (Agence de développement municipal), le président de l’Ams est président de l’Assemblée générale de l’Adm. Mais ce n’est pas d’office. En plus, il faut dire que l’Adm n’est pas une agence, c’est une association créée par l’Etat du Sénégal et l’Association des maires du Sénégal. C’était sur la recommandation de la Banque mondiale, à l’époque. Les statuts disent que le président de l’Assemblée générale est le représentant des élus. Le Directeur général est nommé par le gouvernement. Donc, c’est normal que le président de l’Ams…

 

se retrouve avec des pouvoirs exorbitants de décisions sur les infrastructures, l’allocation des ressources…

Ce n’est pas tout à fait exact. Pour vous dire que, moi, je suis président de l’Ag de l’Adm. Je souffre de la lourdeur des dettes de la Ville de Guédiawaye, à l’égard de l’Adm. Et ce sont des dettes dont je ne peux me dérober. Pourtant, elles ont été contractées par mes prédécesseurs. Le fait d’être président de l’Ag de l’Adm ne me soustrait pas de mes obligations de maire. Qui plus est, aujourd’hui par exemple, je cours derrière l’Adm depuis 2 ans, pour un projet communautaire, que je ne parviens pas à obtenir. Les mécanismes de fonctionnement de l’Adm sont tels qu’elle est préservée de toute influence politique. C’est une agence bien surveillée par les organes de contrôle, la Banque mondiale, le ministère des Finances, et par les élus, qui sont très regardants sur la répartition des projets. Ils veulent savoir pourquoi l’Adm a financé dans telle localité et pas dans telle autre ! Pour vous dire que ce ne sont pas souvent des privilèges !

C’est néanmoins une bonne entrée en matière, pour vous demander, puisque vous êtes candidat à votre réélection, ce que vous présentez comme bilan devant vos électeurs

Avec un soupir). Si on devait faire mon bilan, l’interview risquerait de ne porter que sur ça ! Néanmoins, le bilan concerne plusieurs domaines. A mon arrivée à la tête de la Ville de Guédiawaye, j’ai eu, pour priorité, le secteur de l’éducation. L’essentiel de notre effort, notre énergie et nos ressources financières sont allés vers la jeunesse et l’éducation. Pour vous expliquer notre action, nous nous sommes simplement inspirés des politiques arrêtées par l’Etat, à travers le Paquet -le Programme d’amélioration de la qualité de l’équité et de la transparence- en ayant 3 entrées. La première entrée est celle de l’accès ; pour permettre à un plus grand nombre d’enfants d’accéder à l’école, et surtout l’école publique. Pour ce faire, nous avons travaillé de façon très énergique dans la mise à niveau de salles de classes, blocs pédagogiques, blocs administratifs, et blocs sanitaires. Nous avons construit, dans les collèges et lycées, près de 63 salles de classe.

Dans le seul collège Pikine-Est, qui est le seul collège de la commune de Wakhinane, qui compte pourtant près de 100 mille habitants, nous avons construit 21 nouvelles salles de classes. Plus un bloc administratif. Au niveau du collège Ogo Diop, en plus d’avoir réhabilité l’ensemble de l’établissement, qui était presque en ruines, nous avons construit 6 nouvelles salles de classes. Au collège Cheikh Anta Mbacké, ex-Canada, nous avons construit 4 salles de classes et sommes en train d’en construire 8 autres. (…).

D’accord, on a compris…

Non, c’est que, souvent, quand on dit que j’ai fait ceci, les gens ont l’impression que l’on veut les noyer dans les chiffres. Mais moi, je peux vous dire au détail près, ce que nous avons construit de nouveau, et ce que nous avons réhabilité dans l’éducation. Et ça, comme je le disais, c’est pour augmenter la capacité d’accueil dans l’éducation publique. Et pourquoi ? Guédiawaye compte à peu près 100 mille élèves. Et ce nombre ne tient pas compte des élèves dans les daaras, ni l’enseignement professionnel. Je compte les élèves qui sont dans les écoles privées et publiques d’enseignement général, entre le préscolaire, le primaire, le collège et le lycée, et dans l’enseignement technique, spécialement au lycée Seydina Limamou Laye. Qui, à lui seul, compte près de 10 mille élèves sur les 100 mille.

Sur les 100 mille élèves, seuls 35 mille environ, sont dans le public. Donc, près de 65 mille élèves sont dans le privé, à Guédiawaye ! Une localité caractérisée, comme toutes les banlieues, par une vie sociale assez difficile, avec des revenus assez limités pour les familles. Donc, vous comprenez l’enjeu stratégique d’augmenter la capacité d’accueil du secteur de l’éducation. Qui plus est, au niveau des résultats, le public arrive loin devant le privé. Notre objectif est donc d’augmenter les capacités d’accueil du public. C’est notre. Une télémédecine appliquée à la santé maternelle et infantile. Et ça, c’est la Ville de Guédiawaye qui l’a mis en place.

 

 

 

 

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