Explosions à Beyrouth : le Hezbollah « nie catégoriquement » avoir entreposé des armes dans le port

Dans une allocution télévisée, vendredi, le chef du mouvement libanais du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a « nié catégoriquement » que son organisation possédait un « entrepôt d’armes » dans le port de Beyrouth, secoué mardi par deux explosions.
Trois jours après l’explosion meurtrière et destructrice survenue sur le port de Beyrouth, le chef du mouvement libanais du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a « nié catégoriquement », vendredi 7 août, que son organisation possédait un « entrepôt d’armes » dans le port de Beyrouth.
« Je nie totalement, catégoriquement, qu’il y ait quoi que ce soit à nous dans le port, ni entrepôt d’armes, ni entrepôt de missiles (…) ni une bombe, ni une balle, ni nitrate » d’ammonium, a martelé le chef du Hezbollah dans une allocution télévisée. Depuis la double explosion survenue mardi, des médias et une partie de l’opinion publique ont pointé du doigt l’influent mouvement chiite libanais.
Hassan Nasrallah salue la visite d’Emmanuel Macron, Michel Aoun rejette toute enquête internationale
Déplorant une « tragédie humaine » après le drame du port, Hassan Nasrallah a salué la visite du chef d’État français, jeudi. « Nous regardons positivement toute assistance et toute expression de sympathie envers le Liban, et toute visite au Liban ces jours-ci, surtout si elle s’inscrit dans le contexte de l’aide du Liban et du rassemblement », a-t-il souligné.
Emmanuel Macron avait notamment plaidé pour une enquête internationale, ce qu’a écarté le président libanais, Michel Aoun. Il a estimé qu’une telle enquête ne ferait que diluer la vérité. Une position qu’il a réitérée dans un tweet.
« Allez-y, chargez l’armée libanaise de mener l’enquête »
Une source judiciaire a rapporté, vendredi, cinq nouvelles arrestations parmi les fonctionnaires des douanes et du port, notamment des ingénieurs, portant à 21 le nombre total de personnes placées en détention provisoire.
« Si l’armée a la confiance de tous les Libanais et des forces politiques et des leaders politiques, allez-y, chargez l’armée libanaise de mener l’enquête et d’annoncer les résultats, si vous dites que vous avez confiance en elle », a souligné Hassan Nasrallah.
« Si dans ce dossier, l’État libanais et la classe politique, que ce soit le pouvoir ou l’opposition, ne réussissent pas à obtenir de résultat dans l’enquête et n’arrivent pas à traduire en justice » les responsables, « cela signifie qu’il n’y a pas d’espoir de construire un État » au Liban.
Poids lourd de la vie politique libanaise, seule faction à ne pas avoir abandonné son arsenal militaire au sortir de la guerre civile (1975-1990), le Hezbollah est un grand ennemi du voisin israélien.
L’organisation chiite libanaise, soutenue par Téhéran, intervient militairement dans le conflit en Syrie voisine au côté du régime de Bachar al-Assad. Dans la Syrie en guerre, des positions du Hezbollah et ses convois d’armes ont été pris pour cible par des bombardements israéliens ces dernières années.
Mardi, plus de 150 personnes ont été tuées, plus de 5 000 blessées et des dizaines ont disparu après la déflagration d’une puissance inouïe dans un entrepôt contenant notamment 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium « sans mesures de précaution », d’après les autorités.
Avec AFP