Faiblesse du financement de l’éducation, respect des accords : le G7 hausse la voix
En conférence de presse tenue hier, mardi 5 novembre, au siège du Sels, le G7 appelle les autorités étatiques à revoir à la hausse les investissements dans le secteur de l’éducation et de la formation afin de transformer l’école sénégalaise en une école de qualité et de la réussite. Une suggestion émise après l’étude du référentiel « Sénégal 2050 » présenté au peuple sénégalais. Les acteurs syndicaux interpellent aussi l’Etat sur l’apurement du passif découlant des accords déjà signés avec le gouvernement en 2022 tout en appelant à la table des négociations pour le problème des décisionnaires.
Après plusieurs mois d’accalmie dans le domaine de l’éducation, des syndicats haussent le ton pour se faire entendre. Selon le G7 qui regroupe les 7 syndicats les plus représentatifs du secteur de l’éducation, en dehors des améliorations notées dans le cadre de la revalorisation de la rémunération des personnels de l’éducation et de la formation, en particulier, et de l’administration publique, en général, aucune avancée majeure n’a été réalisée depuis 2022. Selon Moustapha Ségnane : « nous sommes des syndicats responsables et nous devons, de par le passé, montrer notre volonté à continuer à trouver des solutions pour l’intérêt des écoles sénégalaises. Malheureusement, vous avez constaté que nos communautés, celles qui ont été mises en place, n’ont été convoquées qu’une seule fois. Cela dénote un manque de responsabilité, d’engagement et de volonté des gouvernements pour que, ensemble, la partie syndicale et celle gouvernementale puissent continuer à trouver des solutions par rapport aux problèmes qui se posent parmi nous». Face à cette situation, le G7 avance que la mise en œuvre des accords portant notamment sur le statut, la carrière et le plan de formation des enseignants et des inspecteurs est jusqu’à présent plombée par des lenteurs ayant trait à la digitalisation des actes et des procédures de la Fonction publique ainsi que l’interconnexion des plateformes des différents ministères; la révision du statut des décisionnaires et la revalorisation de leurs pensions de retraite; le parachèvement de la formation diplômante des chargés de cours, des demandeurs de mise en position de stage, des professeurs contractuels ayant capitalisé plusieurs années d’expérience, des chargés de cours en EPS ainsi que du résiduel des 5000 enseignants recrutés. Aujourd’hui, les camarades de Hamidou Diédhiou, secrétaire général du Sels, ne demandent que l’application de tous les accords signés avec le G7 portant sur l’enseignement de l’arabe ainsi que la mise en œuvre intégrale des accords signés avec le syndicat des inspecteurs.
« Les actions entreprises par les syndicats pour amener le Gouvernement à respecter ses engagements ont buté sur l’effet inhibant de la crise sociopolitique que notre pays a traversée entre mars 2021 et mars 2024. Aujourd’hui, cette situation est dépassée au lendemain de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 ayant abouti à l’avènement d’une troisième alternance politique au Sénégal », relève le G7 dans sa déclaration.
Sur un autre registre, les acteurs sont revenus sur le référentiel « Sénégal 2050 ». Selon le G7, « nous avons constaté que le secteur de l’éducation et de la formation, levier fondamental de transformation du capital humain et socle du développement de toute nation, ne figure pas parmi les huit réformes majeures annoncées. A cela s’ajoute la faiblesse de la part de budget qui lui est encore réservée ». En effet, dans le Plan d’Actions Prioritaires, PAP 2025-2029, la part d’investissement pour l’éducation, la formation et la recherche ne représente que 10% des investissements publics. Un constat qui montre, selon eux, encore une fois, que le binôme capital humain / progrès social demeure le parent pauvre des politiques publiques. « Nous invitons le Gouvernement à convoquer le Comité de suivi des accords pour diligenter la mise en œuvre des accords signés avec le G7 ». Le G7 a aussi saisi l’opportunité de cette déclaration pour exprimer sa compassion et sa solidarité à l’endroit des populations riveraines affectées par la crue du fleuve Sénégal ainsi qu’à toute la communauté éducative suite aux dégâts collatéraux notés dans les écoles.
DENISE ZAROUR MEDANG