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FÉVRIER, LE MOIS DE L’AMOUR ET DE LA FRAISE

En voilà un qui fait l’affaire des amoureux. Il suffit de descendre au garage clando, près de « l’arrêt du marché » de Sébikotane, pour que la plupart des conducteurs vous indiquent, les yeux fermés, le lieux de prédilection de Salif Ba. Cette notoriété, il la doit à son exploitation d’un hectare, située à l’entrée du quartier « Ndoyenne », dans la commune de Diamniadio. C’est ici que le trentenaire exploite depuis plus de 3 ans des fraisiers.

 

 

« Toolou Salif » (le champs de Salif en Wolof) comme le surnomment les habitants de la localité. Au sortir d’un dédale poussiéreux, l’on aperçoit le jeune agriculteur à l’œuvre. En jean et vêtement polo assorti d’un pullover, il est en pleine récolte. « Vous voyez ! Regardez comment elles sont rouges ! », lance Salif Ba, sourire aux lèvres. Piqué au vif par la couleur, la senteur et la fraîcheur du produit, il explique avec fierté le processus. Le jeune homme précise : « Ce résultat est le fruit, en partie, d’un partenariat avec une entreprise basée en France, à Angers. Celle-ci nous livre la plante-mère, nous on se charge de la reproduire et d’en faire une production pour une consommation locale. »

À travers ses explications, sa maitrise du sujet, on pourrait tenter de simplifier son parcours. Et pourtant, rien ne lui garantissait un avenir d’une douceur de fraise. Au départ, Salif Ba arpentait les couloirs de l’Université Cheikh Anta Diop. Après des années d’études, il quitte Dakar avec un niveau Master 2 en anglais pour rejoindre la capitale du rail. Une fois à l’École Polytechnique de Thiès, l’enfant de « Ndoyenne » opte pour la filière « Energie solaire ». Une étape qu’il considère comme un coup de soleil qui a éclairé son chemin fin 2018. « C’était une évidence, mon avenir se trouve dans l’agriculture », assure le cultivateur. « Mais pas n’importe laquelle, l’agriculture de fraises et bio », ajoute Salif Ba. Depuis lors et chaque année, février est une période particulière. « C’est le mois de l’amour et de la fraise ! »

Saint valentin : l’amour en fraise
Février est un mois de grande activité pour Salif Ba comme pour ses collègues producteurs de fraises dans le monde. Et d’ailleurs, son portable explose de commandes. Des messages ou appels de la part de gérants de restaurants, de pâtisseries ou de simples clients. Si certains les revendent, d’autres comptent les offrir à leur amoureux ou amoureuse. C’est pourquoi durant ce mois, il place la barre très haut. « Sur une production annuelle de 3 tonnes visée, l’objectif est d’en vendre 700 kilogrammes au moins à la fin du mois », mise le jeune producteur.

Mais derrière cet objectif arithmétique se cache une volonté écologique. L’initiateur de D-Fraises (Diamniadio Fraises) est un adepte de l’agroécologie. Une façon pour lui de lutter contre les changements climatiques. Il explique que « ces effets, les aléas du climat, peuvent impacter négativement les récoltes et c’est pourquoi il milite pour les engrais bio ». Son credo : moins de produits chimiques, plus de fraises de qualité. Un ancrage environnemental qu’il doit notamment à sa formation en micro-jardinage. Sauf que ni celle-ci, ni ses connaissances pratiques ne permettent de résoudre les maux dont souffre le secteur. Ils sont multiples : l’accès à l’eau car il est branché au réseau de la (Sen’ Eau), défaut de conservation et de stockage parce que la fraise est un produit périssable. Des difficultés loin de remettre en cause son principal désir en ce mois de février : permettre aux amoureux de célébrer Saint-Valentin aux couleurs et au parfum de la fraise !

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