Financement de la santé : l’Etat appelé à augmenter sa contribution
Dans le cadre de la campagne africaine de mobilisation des ressources domestiques pour la lutte contre le paludisme, la tuberculose et le Vih, le Comité de suivi, de veille et d’alerte (Csva) mis en place par les acteurs de la société civile a fait face à la presse hier, lundi 9 octobre, à Dakar, pour demander à l’Etat d’augmenter sa contribution.
Le secteur de la santé peine à se prendre en charge. Les financements pour la prise en charge de certaines pathologies se font rares. Les investissements étrangers ne sont plus importants en Afrique. Dans, le cadre d’une solution alternative, l’Afrique a décidé de compter sur elle-même. Ainsi, dans le cadre de la lutte contre le paludisme, la tuberculose et le Sida, un Comité de suivi, de veille et d’alerte (Csva) a été mis en place par les acteurs de la société civile. Hier, lundi 9 octobre 2023, les membres de ce comité ont donné un point de presse sur la situation des investissements.
Selon Babacar Thiam, un des membres de comité, «bien avant la Covid-19, nous avions un déficit de financement de la santé. Malgré l’appui du Fonds mondial, de l’Usaid, de la Banque islamique, il a été constaté un déficit de financement de la santé au Sénégal». Et de poursuivre : «Or, la santé est la priorité inscrite dans le Plan national de développement sanitaire dans le pays (Pndss). Mais, au-delà de ça, c’est une priorité pour le gouvernement parce que dans le cadre du Plan Sénégal émergent (Pse), dans son axe 2 du capital humain, la santé occupe une place importante».
Se basant sur les comptes généraux de la santé, un document élaboré par le ministère de la Santé et de l’Action sociale à travers des évaluations, le comité a fait savoir que «46% de la population du Sénégal supporte les dépenses en santé. Si vous gagnez 200 mille FCFA et que les tiers vont dans les dépenses en santé, vous risquez de ne rien épargner. Ce qui va plomber la prise en charge du logement, la dépense quotidienne et la scolarisation aussi des enfants».
Pour plus de financements dans le secteur de la santé au Sénégal, la société civile fait le plaidoyer pour qu’il y ait plus de ressources (pour le financement). A cet effet, elle demande à l’Etat d’allouer une partie de ses ressources à la santé. «Au Sénégal, dans les perspectives économiques, il est indiqué l’exploitation du pétrole et du gaz. Aujourd’hui, on ne compte que sur les fonds du Fonds mondial. Si ce dernier retenait ses investissements, on risque d’avoir une flambée des cas de paludisme, tuberculose et Vih et tous les résultats positifs enregistrés dans la lutte seront compromis» a-t-il fait savoir.
Et Babacar Thiam d’attester : «si des partenaires donnent de l’argent depuis des années pour la santé, il faut que l’Etat aussi augmente sa contribution».
DENISE ZAROUR MEDANG