ECONOMIE

GCR ratings confirme la note A-(WU) de la SENELEC mais abaisse la perspective.

GCR a en outre attribué à la société une note d’émetteur de court terme de A2(WU). De même, l’agence assigne la note d’émission de long terme de ‘A-(WU)’ à l’emprunt obligataire senior non sécurisé dénommé SENELEC 6,50% 2018-2025. La perspective attachée à cette notation passe aussi de stable à négative.
 
>, souligné l’équipe de notation de GCR.
 
Selon elle, la notation de la Senelec est affaiblie par le niveau élevé de son levier financier. GCR souligné en effet que la couverture du stock de dettes de la SENELEC par l’EBITDA est en amélioration mais reste faible, impacté par un niveau important de dettes financières, se situant en 2021 à 410 milliards FCFA malgré une reconversion de 32% des dettes en subventions d’investissement. La notation est également sous pression d’un profil de liquidité modéré de la société. La liquidité de la Senelec reste sous tension avec des sources de liquidités couvrant 111% ses emplois de liquidités en 2021 dans un contexte où la hausse des taux d’intérêt limite la capacité de la Senelec à améliorer la génération de flux de trésorerie.
 
>, signale GCR.
 
Dans sa notation, GCR avance que la SENELEC ne tire aucun avantage de sa position préférentielle de monopole en raison du faible niveau des prix de vente que lui impose l’Etat. Elle assure son équilibre financier à travers les compensations reçues sous forme de subventions en soutien de ses revenus (22,3% des revenus en 2021). La société reçoit également des subventions (56 milliards FCFA en 2021, en hausse 290% par rapport à 2020) pour faire face aux besoins importants de financement de ses investissements.
 
GCR a constaté > Dans ce contexte, la Senelec affiche en 2021 une croissance de ses revenus de 18% du fait de la hausse des volumes vendus (+7,5%) induits par ses performances d’exploitation et l’extension de son réseau électrique et en raison des subventions dont a bénéficiées la société. Cependant, la marge brute d’exploitation reste faible (7,3%), mais positive, soutenue par un bon niveau d’EBITDA, en amélioration (année fiscale (AF) 2021 : 93,4 milliards de FCFA ; AF 2020 : 77 milliards de FCFA ; AF 2019 : 51,5 milliards de FCFA) en dépit de l’augmentation des charges d’exploitation.
Selon toujours l’équipe de notation, la Senelec est encore loin de l’efficacité opérationnelle. Ce qui ne lui permet pas une maitrise de la flexibilité de ses coûts par une réduction de ses charges variables de production via un mix énergétique plus diversifié, une meilleure disponibilité du parc de production, la réduction des pertes lors du transport et de la distribution. La marge nette s’est détériorée en 2021, plombée par un résultat financier en net recul (AF21 : -15,2 milliards de FCFA ; AF20 : -6 milliards de FCFA ; AF19 : -15,2 milliards de FCFA) du fait de l’augmentation significative des charges financières (+126 %). >
 
Selon GCR, le score de la Senelec bénéficie d’un facteur de support pour refléter le fort soutien de l’Etat du Sénégal du fait de son importance stratégique pour le pays et de son caractère essentiel pour les populations et l’économie.
 
GCR justifie la perspective négative attachée à la notation de la Senelec par le fait qu’elle observe des pressions continues sur la situation financière et les marges de l’entreprise. >.
 
De l’avis de GCR, il conviendrait désormais à la Senelec d’améliorer les performances opérationnelles et pérenniser son équilibre financier.
 
L’agence signale un rehaussement de la notation de la Senelec serait la conséquence du renforcement de sa rentabilité, subséquent à une amélioration de son efficacité opérationnelle ; d’une baisse significative de son niveau d’endettement, d’une amélioration de sa liquidité et du renforcement des flux de trésorerie d’exploitation qui sont structurellement négatifs.
 
Par contre, un abaissement de la notation de la Senelec serait tributaire, selon toujours GCR du désengagement de l’Etat du Sénégal quant à sa politique de soutien au secteur de l’électricité, ce qui parait très peu probable à moyen terme, eu égard au calibre des projets en cours de réalisation ; d’une détérioration des résultats de Senelec en raison d’une détérioration de sa performance opérationnelle et/ou financière.
 

Oumar Nourou 

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