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Grèce : un enfant repêché mort au large de Lesbos, la tension à son comble sur l’île

Un enfant a été repêché mort au large de l’île de Lesbos en Grèce, lundi, après le naufrage de l’embarcation sur laquelle il se trouvait. Sur l’île grecque, où des habitants ont bloqué dimanche l’arrivée de bateaux de migrants venus de Turquie, l’atmosphère anti-migrants est à son comble.

Selon la police portuaire grecque, un petit garçon a été repêché mort au large de l’île de Lesbos, lundi 2 mars, à la suite du naufrage d’une embarcation de fortune chargée d’une cinquantaine de migrants.

Les garde-côtes grecs sont intervenus auprès d’un canot qui s’est renversé vers 08H30 (06H30 GMT) au large de l’île grecque de la mer Égée. « Quarante-six personnes sont saines et sauves » mais un enfant a été repêché « inconscient » et n’a pas pu être ranimé, a indiqué à l’AFP une porte-parole de la police portuaire. Un second enfant a été hospitalisé.

L’embarcation, en provenance des côtes turques voisines, « a été renversée par les personnes à bord après son entrée dans les eaux grecques, une habitude des passeurs pour déclencher une opération de sauvetage », a indiqué un communiqué des garde-côtes.

Cette tragédie survient alors que l’atmosphère anti-migrants est à son comble sur cette île située à proximité des côtes turques. La tension s’est accrue ces derniers jours alors que les autorités turques ont annoncé avoir ouvert leur frontière avec la Grèce. Au moins 500 personnes sont arrivées dimanche matin sur les îles de Lesbos, Samos et Chios, a déclaré la police. Plusieurs débordements et des affrontements entre migrants et forces de l’ordre ont été observés.

Quelque 150 habitants de Lesbos ont mis le feu dimanche soir à un centre d’accueil inoccupé de migrants près de la plage de Skala Sykamineas, après en avoir bloqué l’entrée, a constaté un photographe de l’AFP. Ce centre, autrefois géré par le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR), avait été fermé fin janvier. Il accueillait auparavant les migrants avant qu’ils soient conduits vers un centre d’hébergement sur l’île.

Environ 70 demandeurs d’asile se trouvaient toujours sur la plage, sans couvertures, en début de soirée, a encore constaté un photographe de l’AFP.

« Rentrez en Turquie »
Plus tôt dans la journée de dimanche, des habitants de l’île ont empêché une cinquantaine de migrants – dont plusieurs enfants – d’accoster avec leur canot après plusieurs heures en mer, aux cris de « rentrez en Turquie ».

Dans le port de Thermi, certains ont lancé des insultes au représentant local du HCR, d’autres s’en sont pris aux journalistes et photographes, les frappant et jetant des appareils photo à la mer.

« Nous n’avons rien contre les réfugiés mais (…) ceux qui se préparent à venir ici doivent comprendre que c’est la manière dont nous allons les recevoir désormais. C’est le seul moyen de les empêcher de venir », a expliqué Despoina, une habitante de Thermi.

Sur la route du camp surpeuplé de Moria, où plus de 19 000 migrants sont déjà hébergés, un autre groupe d’habitants munis de chaînes et de pierres a tenté d’empêcher les bus de la police transportant des demandeurs d’asile arrivés dimanche d’accéder au centre de réception et d’enregistrement, selon l’Agence de presse grecque ANA.

Des heurts avaient déjà éclaté cette semaine entre la police et des habitants de Lesbos opposés à la création d’un nouveau centre de détention sur l’île.

La Grèce a été la principale porte d’entrée de centaines de milliers de réfugiés venus d’Asie ou d’Afrique lors de la crise migratoire de 2015-2016. Elle héberge toujours plus de 40 000 migrants sur les îles égéennes, où ils sont entassés dans des conditions précaires dans des camps surchargés.

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