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Grève des transporteurs : L’heure des tiak- tiak et des charrettes

Au premier jour de la grève générale du Cadre unitaire des syndicats des transports routiers du Sénégal (Custrs), largement suivie, les usagers ont été paralysés. Mais à Thiès, les quelque 8 mille conducteurs de moto Jakarta ont tiré profit de cette grève pour se frotter les mains.

Alors que les usagers ont été totalement paralysés par la grève générale dans le secteur du transport, les motos Jakarta ont été une bouée de sauvetage pour les habitués des transports en commun. En vogue à Thiès, elles ont été hier la seule alternative d’une large frange de la population, en partance pour leurs lieux de travail ou pour faire des courses. Sans doute, ce sera aussi le cas aujourd’hui, à cause de la grève des transporteurs. Une aubaine pour Souleymane Diakhaté, un conducteur de moto Jakarta, officiant en temps normal aux abords du Palais de justice de Thiès. La vingtaine révolue, Diakhaté tient à fructifier son business pendant ces deux jours de grève générale du Cadre unitaire des syndicats des transports routiers du Sénégal (Custrs).

A la croisée du carrefour Concorde, pris d’assaut, par les clients tôt le matin, de jeunes élèves vont à l’assaut de ces motos Jakarta, pour rejoindre leurs écoles. Seulement, avec la grève, les tarifs proposés par les conducteurs de motos viennent corser le désarroi des clients. «Ils ont augmenté les prix. D’habitude, je payais 200 F Cfa la course. Mais aujourd’hui, le jakartaman m’a demandé 500 F Cfa, le prix d’une course de taxi à Thiès», rouspète Ndack Lô, élève en classe de terminale au Lycée El Hadji Malick Sy de Thiès. Justifiant la hausse des prix, Seydou Sylla souligne : «Nous sommes sollicités de partout. Du coup, la demande est plus forte que l’offre. Et si ce n’était pas nous, les gens n’allaient pas travailler aujourd’hui.» En pleine manœuvre, snobant bien souvent certains usagers qui attendent parfois une dizaine de minutes pour avoir deux roues, Sylla enchaîne : «C’est une traite qu’il ne faut rater sous aucun prétexte. Je ne me repose guère. Les courses sont interminables, surtout pendant les heures de cours pour les élèves, et de travail pour les autres. Les gens veulent vaquer à leurs occupations par tous les moyens.» Le conducteur refuse de dévoiler son gain journalier. Mais, il ne se plaint pas : «Je m’en sors bien pour subvenir à mes besoins. Mieux, cette grève va me permettre de garder un peu d’argent de côté pour les prochains besoins urgents.»

Fortement sollicités par les usagers, certains conducteurs, comme Abdoulaye Ndiaye, se sont même créé un carnet d’adresses assez fourni. Il suffit de les joindre au bout du fil, pour qu’ils débarquent, avec promptitude, et viennent vous cueillir juste devant la porte de votre maison. «L’après-midi, ils viennent vous chercher pour vous ramener à la maison», se réjouit Mor Tine, un client.

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