Hommage à Cheikh Anta Diop : 29 décembre 2024 : Un Héritage Impérissable
En ce jour du 29 décembre 1923, naissait à Diourbel, au Sénégal, un visionnaire dont l’œuvre allait profondément redéfinir l’histoire et l’identité culturelle de l’Afrique : Cheikh Anta Diop. Historien, anthropologue, égyptologue, mais avant tout gardien des mémoires ancestrales, il a offert au monde une lecture inédite de l’Afrique, dévoilant la grandeur de ses civilisations et leur rôle essentiel dans l’édification du patrimoine universel.
Parmi ses contributions majeures, son ouvrage Nations nègres et culture incarne un acte de courage intellectuel, une réhabilitation éclatante des apports de l’Afrique noire. À travers ses recherches rigoureuses, Diop a démontré que l’Égypte antique, berceau de la civilisation, est indissociable de l’Afrique noire. Ses thèses, validées lors de la conférence internationale du Caire organisée par l’UNESCO en 1974, ont ouvert une ère nouvelle pour les études historiques africaines.
Son œuvre phare, Antériorité des civilisations nègres : mythe ou vérité historique ?, a marqué des générations. Elle a permis à beaucoup, dont moi-même, de repenser l’histoire de la vallée du Nil et d’en extraire une source d’inspiration pour reconstruire notre identité collective. Le 7 février 1986, Cheikh Anta Diop nous quittait à Dakar, mais son héritage demeure, vibrant et intemporel.
Du Néocolonialisme au Neuro-Colonialisme
Dans l’ombre du colonialisme, le néocolonialisme a pris racine, évoluant insidieusement vers ce que l’on pourrait appeler le neuro-colonialisme. Ce concept illustre une forme de domination intellectuelle et culturelle, pérennisée par des systèmes éducatifs, administratifs et juridiques hérités de l’époque coloniale. Plus pernicieux que les chaînes physiques, ces chaînes mentales imposent à l’Afrique des complexes d’infériorité, confinant les esprits à une servitude volontaire et subtilement orchestrée.
Ce mécanisme s’appuie sur un contrôle rigide des économies africaines. La dépendance aux exportations de matières premières et l’utilisation de monnaies comme le franc CFA illustrent cette stratégie, qui freine délibérément l’industrialisation et l’autonomie des nations africaines. À cela s’ajoutent des ingérences politiques systématiques, récompensant les gouvernements dociles tout en s’attaquant aux régimes insoumis.
L’Immigration : Une Tragédie Contemporaine
Parallèlement, la tragédie de l’immigration illustre une autre facette de cette domination. Des milliers de jeunes Africains périssent chaque année dans les déserts et la Méditerranée, attirés par des promesses illusoires d’un avenir meilleur. Pendant ce temps, les richesses du continent – coltan, cobalt, pétrole, or, lithium et bien d’autres – continuent d’être pillées, alimentant une prospérité ailleurs au détriment de l’Afrique.
Ces migrations ne sont pas un simple hasard : elles traduisent une stratégie délibérée d’appauvrissement humain, vidant l’Afrique de ses forces vives tout en entretenant le mythe d’un Eldorado européen. L’Afrique en Quête de Souveraineté Cependant, l’Afrique change. Portée par une jeunesse éveillée et une redécouverte de son histoire, inspirée par des figures comme Cheikh Anta Diop, elle aspire désormais à une véritable souveraineté. L’ère des compromis imposés par le néocolonialisme touche à sa fin. Les voix panafricanistes s’élèvent pour dénoncer l’occupation militaire étrangère et exiger des partenariats équitables.
Un Appel à l’Humanité et à la Réflexion À l’Europe et au monde, l’Afrique lance un appel : rompre avec la condescendance héritée des siècles passés et bâtir des relations basées sur le respect mutuel et la dignité. Cela passe par l’abandon des pratiques interventionnistes et par la reconnaissance de la richesse humaine et culturelle de l’Afrique. Nous condamnons fermement les persécutions à l’encontre des défenseurs des droits humains et des panafricanistes. Ces abus de pouvoir ne font qu’éroder les fondements de la justice universelle. Ensemble, nous devons réinventer un futur fondé sur l’égalité, la concorde et la coexistence pacifique. Que cette réflexion nous accompagne en cette fin d’année. Puisse 2025 être une année de renouveau et d’éveil pour l’Afrique et le monde.
Diallo Ablaye Dirigeant Panafricaniste
Président fondateur de l’ASAC INTERNACIONAL