Hommage – «Sargal» national de la Cjrs : Gratitude et reconnaissance aux aînés

Pour marquer ses 15 ans d’existence, la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs) a célébré ce vendredi, les doyennes et doyens de la presse. Un «Sargal» pour des confrères journalistes, en exercice et/ou à la retraite, qui se sont souvenus des pionniers disparus.
Ce Sargal peut être simplement compris comme un magnifique devoir de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Crjs). Pour marquer ses 15 ans d’existence, elle a innové par le «Sargal» d’une trentaine de personnes, des hommes et femmes de la corporation, pour les honorer de leur vivant. Ce Sargal, qui été dédié à Très gros plan (Tgp), en référence à l’emblématique émission de Babacar Diagne, ancien directeur de la Rts et actuel directeur du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), Eugénie Aw, ancienne directrice du Cesti, Mamoudou Ibra Kane, Diatou Cissé, Minielle Barro, Maïmouna Ndir, Mamadou Oumar Ndiaye, Saphie Ly Sow, Vieux Savané, Abdoulaye Bamba Diallo, Thierno Talla… Tous ont reçu des trophées de reconnaissance et ont profité de cette tribune, pour faire des témoignages appuyés à l’endroit de leurs anciens camarades arrachés à leur affection. On peut citer : Sidy Lamine Niasse, Jean Meïssa Diop et Babacar Touré. Ils (les aînés) ont ainsi invité la nouvelle génération de jeunes reporters, à se battre pour être des modèles et faire en sorte que cette presse soit reconnue partout en Afrique et qu’elle porte l’estampille du Sénégal. «Nous avons pensé à honorer nos pairs, tout aussi méritants, qui ont marqué la vie de notre profession, par leur œuvre titanesque dans la construction de la démocratie, de leur vivant. Chers doyennes et doyens, vous incarnez ce à quoi nous aspirons pour notre profession, ce que le journalisme sénégalais ne doit jamais cesser d’être», a déclaré Ibrahima Baldé, le président de la Crjs. Profitant de l’occasion, il a témoigné sa gratitude à l’endroit de ses aînés qui selon lui, ont eu l’ingénieuse idée de porter sur les fonts baptismaux, il y a environ 15 ans, ce merveilleux outil qu’est la Cjrs.
Zahra Iyane Thiam, ministre de la Microfinance et de l’économie solidaire, mais également marraine de la cérémonie, a prodigué des conseils aux jeunes reporters. Elle dit : «Jeune génération de reporters, au-delà des cours théoriques enseignés dans les écoles de formation, continuez de vous inspirer de la démarche, du comportement, de l’éthique et de la déontologie des pionniers de la presse, qui sont des pairs, des modèles, des repères et des idoles». Poursuivant, Zahra Iyane Thiam a fait savoir qu’ : «Il est primordial, pour un jeune reporter, de regarder dans le rétroviseur, en allant écouter ces doyens de la presse qui, à l’instar des cours magistraux, peuvent délivrer de véritables enseignements, placés sous le sceau de l’expérience et surtout la sagesse.»
Presse d’opinion
Abdoulaye Bamba Diallo, dans son speech, a loué les qualités de la presse d’aujourd’hui. «La presse d’aujourd’hui, je la trouve dynamique, audacieuse et beaucoup plus transgressive que celle de notre génération.» Sur le plan du traitement de l’information, il estime qu’aujourd’hui au Sénégal, ce qui s’est imposé, c’est la presse d’opinion. «La presse d’opinion a pris le pas et ce n’est pas seulement au Sénégal, mais même dans les pays occidentaux, en matière de radio et de télévision, et comme sur le net, il y a un nouveau concept qui s’est imposé et c’est la presse d’information en continue avec toujours des schémas de presse, commentaires et débats», note-t-il. Par conséquent, il n’a pas manqué de souligner également l’arrivée des médias internationaux au Sénégal, qui constitue à ses yeux, un phénomène très «dangereux», qui «menace» autant «notre» liberté d’information, que même la souveraineté et l’indépendance du pays. «Aujourd’hui, nous avons des médias marocains qui s’installent, des médias français, la Bbc qui a délocalisé sa Direction régionale au Sénégal, mais pas au Nigeria ni au Ghana alors que ce sont des Anglophones. On a également la presse Chinoise qui est là. Il y a Netflix qui vient de produire des séries au Sénégal comme en Afrique. Je pense que c’est une problématique, une donne qui va avoir de l’impact sur l’activité journalistique et communicationnelle au Sénégal, sur tous les plans», observe-t-il.