POLITIQUE

Idrissa Seck-Macky Sall autopsie d’un compagnonnage combattu de l’intérieur

Depuis que les retrouvailles politiques entre Idrissa Seck et le président Macky Sall ont été scellées, le malaise est profond au sein de la coalition benno bokk Yaakaar, notamment à Thiès, base affective du leader de Rewmi. Et paradoxalement, les tirs pour désintégrer la coalition viennent de l’intérieur. C’est dire que le compagnonnage entre les deux leaders politiques est à l’épreuve de pourfendeurs qui agissent de l’intérieur. « 

Depuis le retour de Rewmi et de Idrissa Seck au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby), la polémique ne cesse de s’installer dans ce compagnonnage combattu de l’intérieur. L’illustration en est donnée à Thiès où les retrouvailles scellées entre les deux leaders ont exacerbé la désunion dans l’arène politique. Et c’est la grande coalition Benno Bokk Yaakaar qui en a fait les frais lors des dernières élections locales avec une défaite cuisante alors que les plus optimistes lui donnaient d’avance la victoire avec plus de 80% des voix.

Le piètre résultat obtenu s’explique par le fait que plusieurs responsables de l’Alliance pour la République (Apr), mais aussi de Rewmi ont claqué la porte pour aller rejoindre les listes parallèles. Pendant ce temps, d’autres sont restés pour mener le combat pour leur intérêt, à travers la promotion du vote sanction.

La page des élections tournée, Idrissa Seck a repris ses habits de commandant en chef de Rewmi pour tenter de recoller les morceaux et réorganiser son instrument politique. Mais se pose toujours la question de l’avenir du compagnonnage entre Idrissa Seck et le Président Macky Sall, souvent la cible de tirs venus de l’intérieur.

Édouard Latouffe de l’Apr, en bon avocat des retrouvailles, est d’avis que le Président Idrissa Seck doit être très endurant pour devoir supporter et encaisser tous les mensonges à son endroit. Il ajoute que les comploteurs n’entendent céder d’un iota, dans leur plan machiavélique de mettre un terme brutal et définitif au compagnonnage Macky Sall et Idrissa Seck qui, de l’avis de tous les observateurs de bonne foi, est gage de paix sociale et de stabilité politique.

Selon lui, la vérité est que ces retrouvailles gênent certains membres de l’entourage direct du Président Macky Sall qui ne les ont pas vus venir. C’est ainsi qu’ils sont courroucés de n’avoir pas été associés aux discussions ayant abouti à la paix des braves de deux fils spirituels de Me Wade.

« Lorsque ces deux hommes d’Etat ont décidé, après une analyse féconde, lucide et objective de la situation politique nationale, de s’éloigner d’une adversité inutile et infructueuse pour travailler en toute symbiose, beaucoup de Sénégalais épris de paix avaient applaudi des deux mains », ajoute-t-il.

Il jette ensuite un regard sur le rétroviseur politique pour rappeler que le 21 avril 2004, la rupture entre le père spirituel Me Abdoulaye Wade et son fils d’emprunt Idrissa Seck est consommée. Et à l’époque, dit il, les comploteurs avaient vite fait de brandir leur trophée de guerre et d’enclencher le processus de mise à mort politique de cet authentique Thiessois contre qui ils n’avaient d’autres reproches que celui de représenter un obstacle à la matérialisation de leurs desseins obscurs.

« Chassez le naturel, il revient au galop. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Ceux qui ont usé de discours mensongers pour faire le vide autour du Président Abdoulaye Wade, affaiblir son régime et précipiter sa chute, ont repris tristement leur jeu favori. Ils ne sont pas capables de la plus petite production intellectuelle. Le seul domaine où ils ont obtenu l’agrégation est le complot », soutient le responsable de l’Apr à Thiès-Ouest.

Où étaient-ils quand Ousmane Sonko créait, avec leur complicité tacite, les conditions d‘anticipation de la chute du régime ? s’est-il ensuite interrogé.

Pour lui, hormis les Directeur Généraux Lat Diop et Maodo Malick Mbaye, Abdou Mbow et Mimi Touré, les ministres Yankhoba Diattara et Abdoulaye Sow, le Président Idrissa Seck a été le seul acteur à prendre publiquement position, à chercher des solutions d’apaisement de la situation politique.

«L‘opinion aura constaté que depuis ses retrouvailles avec le Président Macky Sall, Idrissa Seck n’a posé aucun acte parcellaire ou partisan de nature à mettre mal à l’aise les acteurs du camp présidentiel. Il s’est abstenu de tout discours qui puisse gêner le Président Macky Sall. La vérité est que certains membres de l’entourage restreint du Président Macky Sall se sont activement impliqués pour que le “Mburook Soow” ne triomphe pas aux dernières Locales à Thiès. Le débat prématuré sur le schéma successoral à Thiès, ce sont eux qui l’ont développé. »

« Tout le monde sait que le Président Idrissa Seck s’est beaucoup fait violence en acceptant la main tendue du Président Macky Sall. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que seuls les intérêts supérieurs du pays ont été déterminants dans ce choix historique, pour apporter sa pierre à l’édifice. Il est vrai que ces retrouvailles ont contraint certains prétentieux à revoir leur copie et à changer leur agenda. S’ils sont dans une mauvaise posture et voient leur plan s’écrouler comme un château de cartes, ils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Le Président Idrissa Seck n’a aucune parcelle de responsabilités dans leur isolement des stations de décisions».
L’As

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