Impeachment : la Chambre transmettra mercredi au Sénat l’acte d’accusation contre Trump

La Chambre des représentants votera mercredi pour transmettre au Sénat américain l’acte d’accusation contre Donald Trump, signalant ainsi l’imminence du procès en destitution du président, a déclaré mardi la chef des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi.
Plus rien n’empêchera l’ouverture du procès du président Trump, le troisième seulement de l’histoire des États-Unis à subir l’affront de l’impeachment : la Chambre des représentants votera mercredi pour transmettre au Sénat l’acte d’accusation contre Donald Trump, a déclaré, mardi 14 janvier, la chef de file des démocrates au Congrès Nancy Pelosi.
« La Chambre va désormais passer au vote, mercredi 15 janvier, sur la transmission des chefs d’accusation » adoptés en décembre contre le président républicain – abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès – et sur l’équipe d’élus qui portera l’accusation au Sénat, a-t-elle déclaré dans un communiqué à l’issue d’une rencontre à huis clos avec son groupe parlementaire.
« Nous pensons qu’il y a assez de preuves pour destituer le président », avait déclaré dimanche Nancy Pelosi sur la chaîne ABC.
Le procès débutera « probablement » le 21 janvier
De son côté, le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a indiqué que le procès en destitution du président américain commencera probablement mardi prochain.
Selon lui, plusieurs étapes préalables pourraient avoir lieu dès cette semaine, comme la prestation de serment des sénateurs, « ce qui fera véritablement démarrer le procès mardi prochain ».
Les démocrates, qui ne disposent que de 47 sièges sur 100 au Sénat, sont toutefois conscients qu’ils n’ont quasiment aucune chance d’obtenir la destitution du président, une majorité des deux tiers étant nécessaire.
Mais ils espèrent faire émerger des informations embarrassantes pour le locataire de la Maison Blanche. Sans témoins ni documents additionnels, « le procès au Sénat deviendra une farce, une réunion télévisée pour un procès fictif », a reconnu lundi leur chef au Sénat, Chuck Schumer.
Les démocrates ont voté l' »impeachment », convaincus que Donald Trump a usé des moyens de l’État pour faire pression sur l’Ukraine, afin qu’elle annonce une enquête sur Joe Biden, qui pourrait être son adversaire lors de la présidentielle de novembre.
Ils lui reprochent notamment d’avoir gelé une aide militaire cruciale pour ce pays en conflit armé avec son voisin russe, afin d’arriver à ses fins.
« Pari étrange »
Selon les règles du Sénat, le procès débutera quand l’équipe de procureurs de la Chambre traversera les couloirs du Capitole pour rejoindre le Sénat, afin d’y lire les chefs d’accusation retenus contre Donald Trump.
Dans la foulée, le président de la Cour suprême des États-Unis, John Roberts, chargé par la Constitution de superviser les débats, jurera d’être « impartial », avant de faire prêter serment aux 100 sénateurs, à la fois juges et jurés du procès.
Donald Trump a été mis en accusation pour « abus de pouvoir » et « entrave à la bonne marche du Congrès » le 18 décembre par un vote à la Chambre qui a quasiment scrupuleusement suivi les lignes partisanes.
Nancy Pelosi a retardé l’étape suivante pour tenter d’obtenir des garanties sur l’équité du procès. Les démocrates ont notamment demandé à Mitch McConnell de convoquer plusieurs conseillers du locataire de la Maison Blanche qui n’avaient pas eu le droit de témoigner devant eux.
« Ce pari étrange n’a mené à rien » mais a démontré que l’enquête de la Chambre était « précipitée, faible et incomplète », a-t-il rétorqué en renvoyant la question des témoins à une date ultérieure. Compte tenu du climat électrique au Congrès, un consensus sur la question paraît peu probable.
Les républicains, qui font bloc autour de Donald Trump, dénoncent une « chasse aux sorcières » orchestrée par des démocrates qui, selon eux, ne se sont jamais remis de la victoire de l’homme d’affaires en 2016.
Mitch McConnell, qui ne fait pas mystère de son intention de faire acquitter le locataire de la Maison Blanche, s’est dit prêt à agir vite. « La Chambre a fait suffisamment de mal, le Sénat est prêt à assumer ses responsabilités », a-t-il déclaré lundi dans l’enceinte de la chambre haute.
Avec AFP