Israël-Hamas: les réservistes de Tsahal mobilisés en masse, Netanyahu compte mener une attaque «massive»
Plus de 72 heures après l’opération meurtrière du Hamas, l’armée israélienne a repris le contrôle de son territoire, lundi 9 octobre. Mais cela ne signifie pas que tous les combattants palestiniens ont été neutralisés. Certains pourraient se cacher et mener des attaques opportunistes. À Sdérot, ville israélienne la plus proche de Gaza, les roquettes pleuvent toujours. L’État hébreu mobilise 300 000 réservistes pour mener l’offensive « massive » que Benyamin Netanyahu a promis contre le Hamas.
Arié, 25 ans, et Roï, 26 ans, viennent de Tel-Aviv, 65 kilomètres plus au nord. Ils sont venus à Sdérot pour aider la population, en souffrance depuis l’attaque du Hamas, expliquent-ils à Sami Boukhelifa et Charlotte Gauthier. « On fait du bénévolat. On distribue de la nourriture, des cigarettes. On essaye de subvenir aux besoins des gens », confie Roï qui n’a pas le temps de finir sa phrase.
Et pour cause : « Alerte rouge », martèlent les haut-parleurs de la ville. Il faut vite rejoindre l’abri le plus proche car des roquettes sont tirées depuis Gaza. Quelques secondes passent, semblables à une éternité. Le silence s’installe, des regards sont échangés. Puis vient la désolation, et enfin le soulagement. « Les missiles ont été interceptés par le Dôme de fer. Sans lui, on ne serait déjà plus de ce monde », assure Arié.
« Le Dôme de fer, c’est notre ange gardien », commente Roï. Arié pense à ceux qui ont envoyé ces missiles et menés ces attaques qui ont coûté la vie, selon le dernier bilan, à plus de 800 personnes en Israël : « Le dialogue est impossible avec ceux qui sont de l’autre côté, non ? Ouais, c’est le Hamas. Le Hamas. »
Netanyahu : « Ce que va vivre le Hamas sera terrible »
Dans la soirée de lundi, Benyamin Netanyahu s’est adressé à la population via la télévision. Le Premier ministre a d’abord appelé « les dirigeants de l’opposition à former immédiatement un gouvernement d’union nationale d’urgence, sans conditions préalables ». Puis, il a réitéré sa détermination à vaincre le Hamas, quelques heures après que son ministre de la Défense a annoncé un « siège complet à Gaza ».
Le chef du gouvernement d’Israël entend récupérer le contrôle total du territoire et « éliminer les terroristes » encore présents sur le sol israélien. Benyamin Netanyahu compte mener une attaque « massive » contre le mouvement islamiste palestinien avec « une force inédite ». Il veut également « renforcer les autres fronts, au nord face au Hezbollah ».
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre avait déjà martelé que « ce que le Hamas va vivre sera difficile et terrible ». « Nous sommes déjà au cœur de la campagne, mais ce n’est que le début. (…) Nous allons les vaincre avec de la force, énormément de force », avait-il insisté. Son armée se mobilise en conséquence.
Une mobilisation massive et inédite des réservistes israéliens
Trois jours après le début de l’attaque lancée par le Hamas, l’État hébreu a rappelé des centaines de milliers de réservistes en renfort : 300 000 hommes au total, soit la plus grande mobilisation que le pays a connue. Tous les jeunes sont obligés de faire leur service militaire en Israël et sont donc mobilisables à n’importe quel moment.
Un habitant de la banlieue nord de Tel-Aviv raconte, au micro de Margaux Ratayzyk, la mobilisation massive en cours : « Nous avons confiance en l’armée d’Israël, une armée extrêmement présente dans le peuple. (…) Après 18 ans, en Israël, on donne trois ans de sa vie (à l’armée). C’est quelque chose de très profondément ancré dans la société. Tout le monde a un neveu, un oncle, un enfant ou un frère appelé. Samedi matin, certains de mes amis ont vu leur fils appelé. C’était jour de fête à la synagogue, et on est venu les chercher. (…) Ce sont des scènes qu’on ne peut pas oublier. »
Les ressortissants israéliens qui se trouvaient à l’étranger quand l’attaque du Hamas a commencé sont aussi nombreux à répondre à l’appel de l’armée d’Israël. À l’aéroport de Paris, les réservistes sont prioritaires sur les vols retour vers l’État hébreu. Parmi eux, il y a Ethan, aide-soignant dans la vie. Il va rejoindre son unité, laquelle est « déployée dans le pourtour de la bande de Gaza » où elle « nettoie des nids de terroristes », selon ses mots. Il confie sa détermination à Murielle Paradon :
« Mon état d’esprit est combatif, horrifié par ce qui se passe. Il faut mettre un terme (aux exactions du Hamas) le plus rapidement possible. Ce qui est le plus terrifiant, c’est de rester à la maison et de ne rien faire, de manger des croissants à Paris pendant que j’essaie de monter dans le quatrième vol qui doit m’emmener où je dois être. J’ai un bébé de deux mois, j’ai une femme, j’ai perdu mon père il y a cinq mois, j’ai une famille comme tout le monde. Je crois que tout le monde est extrêmement mobilisé, et heureusement. »