EMIGRATION / DIASPORA

Italie : un bateau transportant près de 500 migrants arrive en Calabre

Un bateau composé de 451 migrants est arrivé mercredi au port de Cantazaro, en Calabre, par ses propres moyens. Ces dernières semaines, les arrivées dans cette région du sud de l’Italie se sont multipliées. La route calabraise est de plus en plus empruntée par les migrants venus des côtes turques, qui évitent ainsi la Grèce, soumise à d’importants contrôles.

Nouveau débarquement en Calabre. Mercredi 24 août, un bateau transportant 451 personnes est arrivé à Catanzaro, dans le sud de l’Italie, par ses propres moyens. Pour l’heure, on ne connaît pas le pays de départ de l’embarcation.

Alertés, les garde-côtes ont transbordé les migrants sur des plus petits canots afin de leur permettre de débarquer en toute sécurité.

Les exilés, originaires du Soudan, d’Égypte et de Syrie selon la presse italienne, ont ensuite été pris en charge par les autorités et transférés dans un gymnase de la ville, après avoir reçu les premiers soins.

Augmentation des arrivées en Calabre
Ces dernières semaines, les arrivées dans la région sont de plus en plus nombreuses. Dimanche, le navire humanitaire Geo Barents a porté assistance, sur demande de l’Italie, à une centaine de personnes près des côtes calabraises.

Dans la soirée du 16 août, un bateau de pêche avec 490 migrants à bord a été secouru dans la mer ionienne par les garde-côtes, au large de la ville de Roccella Ionica. Quelques jours plus tôt, 660 autres personnes avaient été secourues dans la même zone.

Au 10 août 2022, plus de 7 000 personnes avaient débarqué en Calabre. Au cours de l’année 2021, les autorités italiennes en avaient dénombré 9 700 et 2 500 en 2020.

Les embarcations qui accostent dans le sud de l’Italie peuvent venir de Libye mais la plupart ont pris la mer depuis les plages turques. « Une nouvelle route s’est véritablement ouverte depuis la Turquie », expliquait à InfoMigrants, mi-août, Giovanni Perna, chef de projet de Médecins sans frontières (MSF) à Roccella Ionica, dans le sud de l’Italie, où l’ONG médicale à constituer une équipe d’urgence pour gérer la situation.

Des traversées coûteuses et dangereuses
Les embarcations qui empruntent cette route depuis les côtes turques sont essentiellement des voiliers. D’après les témoignages recueillis par la Croix-Rouge, certains migrants embarqueraient d’abord sur ces bateaux avant d’être transférés – en cours de route – par groupe d’une cinquantaine de personnes sur des embarcations plus petites, en bois ou pneumatiques.

Ce procédé est parfois qualifié de « traversée de première classe », en raison du type de bateaux utilisé et de la somme déboursée par les exilés : autour de 10 000 dollars pour un adulte, et 4 500 dollars pour un enfant.

Cette route n’en reste pas moins très périlleuse. Car le trajet depuis les côtes turques jusqu’en Calabre est bien plus long que celui qui relie, par exemple, la Libye à la Sicile. Pour atteindre la région, il faut compter sept jours de navigation. En novembre 2021, Hamid, un jeune homme fuyant l’Afghanistan avait assuré à l’agence de presse AP que cette traversée avait été « la pire expérience de sa vie ». De nombreux cas de déshydratation ont ainsi été rapportés, certains passagers expliquant qu’ils ont été obligés de boire de l’eau de mer mélangée à du sucre.

De plus, cette partie de la mer située entre les côtes turques et la mer Ionienne, jusqu’ici peu fréquentée, n’est pas surveillée par les ONG. Il est donc plus difficile d’y détecter les naufrages qui, de fait, pourraient être plus nombreux.

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