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Je veux croire que le temps du Sénégal est arrivé

Tout le Sénégal était allé à Yaoundé dans l’espoir de récolter une étoile, symbolisant la victoire finale à la Coupe d’Afrique des Nations de football. Mais au terme de la moisson, nous avons récolté une belle lune ! C’est une belle histoire écrite par l’équipe nationale du Sénégal qui vient de remporter le trophée devant l’Égypte, un colosse de cette compétition avec sept titres dans son escarcelle. On peut dire que Yaoundé réussit au Sénégal en sport collectif, comme avec le sacre en 2015 des Lionnes du basket couronnées championnes d’Afrique dans la capitale camerounaise.
Enfin, notre pays goûte aux délices d’une victoire continentale en football, dans la catégorie de l’Équipe A. Bravo au groupe des Sadio Mané, Kalidou Koulibaly, Ismaila Sarr, Famara Diedhiou, Édouard Mendy, Alfred Gomis, Sény Dieng, Bouna Sarr, Nampalis Mendy, Saliou Ciss, Pape Abdou Cissé, Cheikhou Kouyaté, Abdou Diallo, Idrissa Gana Guèye, Bamba Dieng, Habib Diallo, Diao Baldé Keita, Pape Gueye, Papa Matar Sarr, etc… Bravo à leur sélectionneur Aliou Cissé. Bravo à tout le peuple sénégalais qui, à l’unisson, a cru à cet exploit. Dans ce concert de félicitations, nous devons une fière chandelle au gouvernement et au Chef de l’État Macky Sall. Nous le di­sions déjà dans une chronique en date du 27 décembre 2021, intitulée «Au Cameroun, seule la victoire sera belle pour le Sénégal», que l’État du Sénégal a, comme à l’accoutumée depuis quelques années, cassé sa tirelire pour l’Équipe nationale. Pourtant notre pays est loin d’être la plus riche des nations participantes mais le Sénégal a doté en moyens son équipe nationale, mieux qu’aucun autre pays participant à cette compétition qui vient de s’achever à Yaoundé ; même le pays hôte, le Cameroun, n’a pas dépensé pour ses Lions indomptables autant que le Sénégal pour ses Lions de la Teranga. Nous avions donc tous les atouts pour avoir présenté l’équipe la plus complète; l’exploit a été au rendez-vous, facilité par les conditions favorables. Cette victoire est aussi celle de la résilience. Nous avions été frustrés par la défaite en 2019, en finale, face à l’Algérie (0-1). Nous avions cru qu’on ne nous y prendra plus à deux fois et le Sénégal se fixera un objectif qu’il est encore le seul pays à avoir réalisé en Afrique, celui de disputer deux finales consécutives de Can. La victoire d’hier a essuyé nos larmes de chagrin et de tristesse mais a paradoxalement provoqué chez nombre de nos compatriotes des larmes de joie. Le public du stade Olembé semblait être rempli de pleureurs de joie.
Aujourd’hui est le jour du Sénégal, un jour d’étoile. Une étoile pour ce brave peuple. Une étoile pour toutes ces générations passionnées d’enfants du Sénégal et qui méritaient tout autant de gagner la Coupe d’Afrique. Ce sont pêle-mêle les Elhadji Malick Sy «Souris, Youssoupha Ndiaye, Jules François Bocandé, Oumar Guèye Sène, Roger Mendy, Mamadou Teuw, Tony Coly, Cheikh Seck, Ignace Coly, Joseph Koto, Pape Diop Boy bandit, Yatma Diop, Séga Sakho, Boubacar Sarr Locotte, Thierno Youm, Babacar Ba, Baye Touré, Baba Touré, Mamadou Niang, Moussa Sow, Salif Sadio, Bamba Sano, Edouard Gnacadia, Papa Malikou Diakhaté, Souleymane Diawara, Tony Silva, Elhadji Ousseynou Diouf, Lamine Diatta, Ferdinand Coly, Kalidou Fadiga, Christophe Sagna entre autres. Une étoile donc pour laver tous les affronts, faire oublier toutes les désillusions, dissiper les doutes de Asmara, de Caire 86, de Caire 2019 ou de Radès (Tunisie) en 2004 ou de Bamako en 2002 ou de Bata (Guinée Équatoriale) en 2012. Aujourd’hui, nous pouvons fêter avec Aliou Cissé, capitaine malheureux en 2002 et entraineur victorieux en 2022, la victoire du courage et de la vaillance. Cette étoile ou cette lune, nous pouvons avec fierté la faire luire et scintiller. On peut se pavaner, sans aucune fausse modestie, pour avoir réussi à trouver la solution aux problèmes qui minent bien des sélections sportives africaines, avec des questions de primes, de querelles d’égo ou d’indiscipline. Oui, le Sénégal a réglé tous ces facteurs de contre-performances extra sportifs. C’est donc la victoire de l’unité, de la solidarité, de la ténacité et de l’abnégation. Le slogan lancé par le président Macky Sall était «Manko indi Ndam li» (unis pour la victoire). En effet, on l’a fait avec le cœur, avec l’énergie et l’engagement. Dans cette équipe du Sénégal, la préoccupation des supporters n’a point été de savoir si tel joueur joue à Ahly ou au Zamalek ou que tel joueur est de telle ethnie ou de telle religion. C’est l’expression la plus affirmée de l’unité nationale dans sa diversité qui a triomphé. C’est aussi la victoire du talent. Sadio Mané a été couronné meilleur joueur du tournoi et Edouard Mendy meilleur gardien de but de la compétition.
Nous devons certainement nous dire que c’est désormais le temps du Sénégal, car on ne fera pas la fine bouche, tout ce qu’il y a de meilleur en Afrique commence par le Sénégal ou est inspiré par notre pays. Les étoiles sont alignées. Côte d’Ivoire, retiens que le Sénégal arrive en 2023 pour chercher une deuxième étoile ! Nous comptons garnir notre palmarès !

Macky Sall mérite cette consécration
Il sera le premier chef d’État du Sénégal à avoir l’insigne honneur ou privilège de soulever ce trophée qui fait courir tous ses pairs. Macky Sall l’a assez mérité. Assurément, le sacre du Sénégal intervient au lendemain de l’installation du président Macky Sall à la tête de l’Union africaine. Cette coïncidence peut apparaître comme un clin d’œil du destin. Le Sénégal se hisse sur tous les toits d’Afrique.
Le modèle politique et démocratique du Sénégal suscite l’admiration, pour ne pas dire l’envie à travers le continent. Nous touchons du bois mais quand la quasi-totalité des pays du continent ont essuyé, à diverses périodes de leurs trajectoires historiques, des prises de pouvoir par la force, les citoyens sénégalais continuent quant à eux de faire prévaloir la force de leurs bulletins de vote en lieu et place de la canonnière et s’offrent des alternances démocratiques et pacifiques.

Tout ce qui se construit de plus beau en Afrique commence par le Sénégal
Sur le plan sportif, le Sénégal va étrenner le stade de football le plus fonctionnel d’Afrique. Le Stade national du Sénégal, qui sera inauguré le 22 février 2022 prochain, bat tous les records en termes de luxe, de confort et de fonctionnalité. La commande avait voulu que le stade soit réalisé en fonction des standards les plus élevés au monde. Le pari est réussi et dans un délai record de six mois ! Ce stade situé dans la nouvelle ville de Diamniadio va compléter l’offre d’infrastructures sportives après le Dakar-Arena, qui se trouve encore être la salle de Basket ball la plus fonctionnelle en Afrique.
Le Sénégal veut le meilleur et sans complexe. C’est ainsi que le premier train électrique en Afrique au Sud du Sahara roule au Sénégal, depuis cette année 2022. Le Sénégal peut se targuer d’être l’un des rares pays africains à avoir assuré une production en électricité supérieure à ses besoins de consommation. Le nombre d’heures de délestages est parmi les plus faibles du continent. C’est aussi au Sénégal qu’on trouve les autoroutes africaines les plus modernes et les plus longues d’Afrique de l’Ouest. Le Sénégal promeut une politique de facilitation de la circulation des personnes et des biens en Afrique de l’Ouest, en étant le seul pays qui a construit, sur ses propres ressources, des ponts comme à Farafégny et à Rosso pour se connecter avec ses voisins, la Gambie et la Mauritanie. Le Sénégal s’est doté de l’aéroport international le plus fonctionnel et le plus moderne d’Afrique. C’est l’aéroport Blaise Diagne de Diass. La compagnie Air Sénégal peut fièrement se prévaloir d’avions de dernière génération, la flotte la plus moderne du continent. Tous ces avions ont été payés par l’État du Sénégal. Le Sénégal s’est doté, d’un coup, de quatre nouveaux hôpitaux les plus modernes du continent. Ce n’est donc pas surprenant que la gestion sénégalaise du Covid-19 soit cité en exemple par les institutions internationales, non pas seulement en Afrique mais à travers le monde.
Nous avions fait une supplique de gagner une coupe, espérant qu’enfin nous croirons en nous-mêmes. Pendant la campagne décevante de la Coupe du monde de football de 2018 en Russie, nous écrivions, le 26 juillet 2018, dans une chronique intitulée «Les Lions, l’image séduisante du Sénégal», que les performances sportives devraient nous permettre de nous libérer d’un certain mauvais caractère, le «Sénégal bashing». Nous avons cette manie ou cette tare de nous auto-flageller ! Ce n’est pas fermer les yeux sur ce qui ne va pas, mais il faudrait reconnaître qu’il nous arrive assez souvent de faire la fine bouche.
Félicitations à tout le peuple sénégalais ! Nous avons de bonnes raisons d’être fiers !

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