INTERNATIONAL

Jean Yves Le Drian sur un siège éjectable

Nicolas Beau

mondafrique

D’après les sources de Mondafrique, l’actuel ministre français des Affaires Étrangères, jean Yves Le Drian, devrait céder sa place  lors du remaniement ministériel que préparent actuellement Emmanuel Macron et Jean Castex et que leurs conseillers présentent comme des « ajustements nécessaires et limités ».

Alors que les rumeurs se multiplient dans le sérail politique sur le possible remaniement du gouvernement français, les actuels ministres des Armées et des Affaires Étrangères semblent particulièrement menacés. Le nom du maire de Toulon et proche de Renaud Muselier, Hubert Falco, une personnalité sans relief de la droite libérale, est parfois cité pour prendre la place de la transparente Florence Parly, sans bilan ni charisme. Histoire de conforter l’actuel chef de l’État face à un probable concurrent venu des « Républicains ».

Jean Yves Le Drian, l’ami encombrant

Quant à jean Yves Le Drian, son départ du Quai d’Orsay est donné comme probable.Ses relations avec le chef de l’état qui n’ont pas toujours été au beau fixe ont souffert des derniers rebondissement de la politique africaine. Le chef de la diplomatie française est devenu désormais un allié encombrant.

Si Jean Yves Le Drian fut un des rares fidèles de François Hollande à réussir son ralliement à Emmanuel Macron, ce fut pour une triple raison. Longtemps homme fort de la région Bretagne, l’élu breton apportait un capital électoral incontestable à la Macronie, qui hélas s’est réduit comme peau de chagrin. Deuxième atout, le ministre de la Défense de Hollande était un des rares responsables du quinquennat précédent à présenter un bilan jugé positif dans un domaine dit « régalien ». Or le bilan que Le Drian peut aujourd’hui dresser de son action aux Affaires Étrangères au Sahel, en Libye, au Liban ou encore face aux avancées de Vladimir Poutine en Afrique est tout sauf positif.

Le macronisme de gauche en chute libre

Ultime réussite, Jean Yves Le Drain a réussi la performance, sans doute en raison de ses liens avec les francs maçons du Grand Orient,  à incarner, a-t-on voulu croire, un  » macronisme de gauche ». Or cette expression flatteuse recèle un mot de trop. Le bilan du ministre en matière de ventes d’armes et de relations privilégiées avec les autocrates africains ne donnerait en rien à Emmanuel Macron la caution de gauche dont il peut avoir besoin au deuxième tour de la Présidentielle.   

Les enquêtes à charge contre Jean Yves Le Drian, publiées récemment par le magazine « Jeune Afrique », en ont surpris plus d’un. Quelle mouche avait piqué ce journal plus  connu pour sa connivence avec les pouvoirs que pour son gout pour l’investigation? Une certitude, la qualité des informations publiées, puisées aux meilleures sources, montre à l’évidence que l’actuel patron du Quai d’Orsay n’a pas que des amis , ne serait ce qu’au sein du Quai d’Orsay qu’il a dirigé d’une main de fer.

Trois scénarios pour un départ

Plusieurs hypothèses pourraient expliquer le départ de Jean Yves Le Drian

Principal artisan de la politique africaine de la France sous Hollande comme sous Macron, Le Drian n’est pas le mieux placé pour défendre en année électorale la décision du Président français de mettre fin à la présence militaire française au Mali, à laquelle il n’a guère été associé. 

Coupable au minimum d’après « Jeune Afrique » d’avoir pistonné son propre fils auprès de contacts officiels de la diplomatie française et d’avoir favorisé des entreprise bretonnes en tordant le bras à ses alliés africains, le patron du Quai d’Orsay traine-t-il d’autres casseroles?  Les sources de Jeune Afrique disposent-elles encore de quelques scuds? Le principe de précaution qu’Emmanuel Macron ne peut pas négliger en cette période pré électorale ne joue évidemment pas en faveur du ministre. 

On ne peut enfin écarter l’hypothèse que Jean Yves Le Drian, qui a lâché son ami Hollande au profit de Macron et qui est très à l’aise dans le rôle du traitre, n’imagine aujourd’hui de rallier un quelconque Xavier Bertrand au détriment de l’actuel chef de l’État si le vent tournait en défaveur de ce dernier! 

Force de nuisance

Dans toutes les hypthèses, Emmanuel Macron ne veut pas se mettre à dos Jean Yves Le Drian, dont la force de nuisance est alimentée par des réseaux influents qui pèseront de toute façon dans la prochaine élection présidentielle. On sait par exemple qu’un Alain Minc, visiteur du soir de l’Élysée, milite depuis des mois pour la nomination du ministre des Affaires Étrangères à Matignon.

Si la décision est finalement prise au sommet de l’État de l’écarter, il faudra le faire en douceur et sans heurter la susceptibilité de cet homme d’influence

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