Les employés du Fonds d’entretien routier autonome (Fera) de la commune de Médina Chérif dans le département de Kolda ne s’entendent pas avec leur employeur de maire, Mahamadou Hothia Dieng. Ce dernier aurait refusé de signer leur état de paiement et que, par conséquent, depuis le mois de juillet, 30 citoyens de cette commune broient du noir. Alassane Gano est le superviseur des travaux. Il a dit à la presse régionale, le week-end passé : «Depuis 4 mois, nous travaillons régulièrement, mais le maire refuse de signer nos états de paie. Conséquences : nous n’avons pas perçu de salaires depuis le mois de juillet passé.» Et pourtant, poursuit M. Gano, «nous n’avons pas reçu de notification de licenciement et nous avons des contrats en bonne et due forme». Comment alors comprendre le comportement du maire Dieng, qui est arrivé au pouvoir après les élections locales passées ? Alassane Gano : «Il y a des dessous politiques. Parce que nous avons été employés par son prédécesseur. Il refuse de collaborer avec nous.»
M. Dieng, interrogé, reconnaît leur devoir des mois de salaires. Il précise : «On leur doit 2 mois de salaires : juillet et août. Leur contrat a expiré fin août. Nous ne sommes pas prêts à renouveler leur contrat parce qu’ils ne nous obéissent pas. Ils ont leurs propres heures de travail et choisissent les lieux à nettoyer. La mairie et la route principale qui la longe n’en font pas partie. Ils travaillent juste 2 jours dans la semaine. Ils ont continué à obéir aux ordres de l’ancienne équipe municipale. Ça ne marche pas comme ça avec moi. Dans les prochains jours, je leur délivrerai leur notification de licenciement.» Du rififi en vue à Médina Chérif. Car des droits-de-l’hommiste de Kolda ont juré, devant les employés en détresse, d’empêcher l’arbitraire d’élire domicile dans le Fera et ses modes de gestion.
