EMIGRATION / DIASPORAINTERNATIONAL

La centaine de migrants secourus par l’Eleonore ont débarqué en Sicile, le capitaine du bateau arrêté

Le navire humanitaire de l’ONG allemande Lifeline a décidé de forcer les eaux territoriales italiennes, lundi matin, après avoir subi un violent orage en Méditerranée. Après de longues négociations avec les autorités italiennes, le capitaine a été autorisé à débarquer la centaine de migrants à bord au port de Pozzallo, en Sicile, avant d’être lui-même arrêté.

Après huit jours d’attente en mer Méditerranée, la centaine de migrants à bord du navire humanitaire Eleonore de l’ONG allemande Lifeline a pu débarquer lundi 2 septembre au sud de la Sicile à Pozzallo, où les naufragés ont été accueillis par le personnel du Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR).

Ils ont été redirigés vers un hotspot de la ville pour vérifier leur état de santé et leur identité, a indiqué à InfoMigrants Marco Rotunno, porte-parole du HCR Italie en Sicile. Le capitaine du bateau, Claus Peter Reisch, a lui été embarqué par la police italienne.

Une situation dangereuse à cause d’une mer agitée

Le bateau avait d’abord été saisi dans la matinée par les autorités italiennes après avoir forcé l’entrée dans les eaux territoriales, et ce malgré l’interdiction de Rome. Mais après de longues négociations menées par le capitaine Reisch, il a été autorisé à débarquer les migrants.

Le capitaine de l'Eleonore, entouré des migrants à bord. Crédit : Markus Rinderspacher / Twitter
Le capitaine de l’Eleonore, entouré des migrants à bord. Crédit : Markus Rinderspacher / Twitter

« La situation reste floue », expliquait Marco Rotunno en milieu d’après-midi à InfoMigrants. « L’équipage est encore à bord après le débarquement des migrants à Pozzallo et on ignore si le bateau est placé sous séquestre », a-t-il précisé.

Le capitaine de l’Éleonore avait expliqué dans un tweet avoir été contraint de se diriger vers les côtes italiennes parce que la « situation à bord représentait un danger de mort » en raison d’un orage violent et d’une mer agitée durant la nuit.

Le navire humanitaire était en mer depuis huit jours dans l’attente d’un port sûr pour accoster après avoir secouru le 26 août une centaine de personnes. 

Panique à bord du Mare Jonio

Un autre navire humanitaire, le Mare Jonio de l’ONG italienne Mediterranea Saving Humans, qui se trouvait lundi à la mi-journée au large de l’île italienne de Lampedusa, a indiqué que les gardes-côtes italiens allaient débarquer « pour raisons sanitaires » les 31 derniers migrants qui se trouvaient à son bord.

« Leur odyssée est finie et l’on entrevoit à l’horizon un peu d’humanité. Bienvenue en Europe ! », a twitté l’organisation en début d’après-midi.

Mediterranea Saving Humans@RescueMed

Ci hanno appena comunicato che tra poco la @guardiacostiera farà sbarcare “per motivi sanitari” le ultime 31 persone rimaste a bordo della #MareJonio. La loro odissea è finita ed all’orizzonte si intravede un po’ di umanità. Benvenuti in Europa!2 25813:07 – 2 sept. 2019Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité582 personnes parlent à ce sujet

Dans de précédents tweets, l’ONG parle de conditions météorologiques terribles dans la nuit de dimanche à lundi avec « de grosses vagues » et « des rafales de vents à 25 nœuds qui ont provoqué la panique parmi les survivants ».

Plusieurs personnes à bord ont entamé une grève de la faim, a ajouté l’organisation.

Le Mare Jonio avait secouru mercredi 98 personnes en détresse au large de la Libye. 67 ont été progressivement débarquées en Italie : des femmes, des enfants et des personnes ayant besoin de soins.

Un troisième navire, l’Alan Kurdi de l’ONG allemande Sea Eye, qui a secouru 13 migrants samedi espère lui pouvoir débarquer à Lampedusa, malgré l’interdiction de l’Italie.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page