ECONOMIE

L’Afrique subsaharienne risque de ne pas y arriver

L’Afrique subsaharienne risque de ne pas atteindre l’Objectif de développement durable numéro sept (07) relatif à l’accès universel à une énergie propre d’un coût abordable à l’horizon 2030. C’est ce qu’a souligné Koffy Léandre N’DRI, directeur central chargé des études générales et de la planification stratégique à la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie).
 
M. N’DRI faisait une présentation ce 19 juillet dans le cadre des activités du 20e congrès de l’Association des sociétés d’électricité d’Afrique (Asea) qui doit prendre fin ce même jour après avoir démarré le 14 du même mois.
 
En 2016, l’ivoirien qui cite la Banque mondiale rappelle que 42,8% de la population de l’Afrique subsaharienne avait accès à l’électricité et plus de 600 millions d’habitants vivaient sans électricité dont 80% en milieu rural.
 
Dans le même sillage, Koffy Léandre N’DRI renseigne que sur la période allant de 1991 à 2006, l’accès à l’électricité a augmenté de 20%, soit seulement 0,8% par an.
 
En ce sens, selon lui, il faut en moyenne, 25 ans pour que l’électrification des ménages passe de 20% à 80% soit environ 2,4% par an.
 
Ce qui lui fait dire, citant Castellano, Kendal et Nikomatov (2015), qu’à ce rythme, la région ne devrait pas atteindre l’objectif de développement durable relatif à l’accès universel à l’électricité à un coût abordable en 2030 (Odd 7).
 
Au banc des causes de faible couverture en électricité des populations de l’Afrique subsaharienne, figure d’après lui, « les frais et les processus de raccordement qui sont des obstacles critiques à l’entrée et peuvent agir comme un puissant levier politique pour accroître l’adoption, mais ils sont souvent insuffisamment compromis ».
 
Outre ces éléments ralentissant l’accès universel à l’électricité, il a pointé du doigt le fait que la volonté des ménages d’être raccordés aux service de l’électricité dépend également des flux de revenus et de leur prévisibilité. « Le paiement récurrent d’un montant même modeste peut constituer un défi majeur pour les ménages dont les revenus sont irréguliers », a-t-il également relevé.
 
Le raccordement institutionnel qui requiert des normes minimales de construction (sécurité, urbanisme etc) que beaucoup de logements existants ne satisfont pas, a aussi été cité parmi les causes de l’accès faible à l’électricité.
 
Tout de même, il a considéré que les perspectives sont prometteuses en ce qui concerne l’accès à l’électricité en Afrique.
 
En effet, dit-il citant la Banque africaine de développement (Bad), la progression moyenne du taux d’accès à l’électricité a progressé de 12% entre 2015 et 2019, passant de 42% à 54%.
 
Aussi, la proximité des ménages étant près du réseau électrique constitue un atout. « La part des ménages vivant près du réseau électrique sans y être raccordés est élevée, avec une adoption médiane de seulement 57%, dans 20 pays étudiés (Blimpo, Postepska et Xu, 2018). », note-il.
 
A l’en croire, si tous les ménages vivant à proximité du réseau électrique y étaient raccordés, les taux d’accès dépasseraient largement 60%, en moyenne en Afrique et doubleraient presque par rapport aux taux actuels dans de nombreux pays (Blimpo, Postepska et Xu, 2018).
 
La Côte d’Ivoire en avance par rapport à l’atteinte de l’Odd 7
 
Le gouvernement ivoirien, par l’entremise du premier ministre Patrick ACHI, avait indiqué, février dernier, que les programmes d’électrification lancés en 2014 ont été « satisfaisants ».
 
« A fin 2021, le Programme national d’électrification rurale (Proner) a permis l’électrification de plus 4 750 localités portant le nombre de villes et villages électrifiés à 7 575, tandis que le Programme électricité pour tous (Pept) a permis de réaliser plus de 1,2 million de branchements, faisant passer le nombre de foyers ayant accès à l’électricité à plus de 3 millions », avait-il confié.
 
Avec la mise en œuvre de ces programmes, le taux de couverture national dans le pays de Alassane Ouattara est passé à plus de 80% et le taux d’accès à l’électrification à près de 92%, selon les statistiques officielles.
 
« En 2028, on devrait être proche des 100% », a fait savoir à Dakar, le directeur central chargé des études générales et de la planification stratégique de la Compagnie ivoirienne d’électricité, en marge de sa présentation sur l’état des lieux de l’accès à l’électricité dans son pays.
 
Bassirou MBAYE
 
 

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page