A LA UNESOCIETE / FAITS DIVERS

LE RÉCIT DE LA GALÈRE DES PASSAGERS D’AIR SÉNÉGAL

Aller regarder la finale de la Can était le rêve de beaucoup de Sénégalais. Mais les conditions de voyage sur Cameroun, entre samedi et dimanche, étaient exécrables. Air Sénégal en a vu de toutes les couleurs. Parce que les supporters aussi en ont avalé des couleuvres.

Les supporters sénégalais qui ont convergé dans la nuit du samedi au dimanche à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd) pour prendre le vol d’Air Sénégal afin de rallier le Cameroun pour assister à la finale de la Coupe d’Afrique des Nations Unies ont souffert le martyr. En effet, trois vols devaient convoyer les passagers mais, c’est le calvaire total pour ces derniers. Il était difficile pour eux d’obtenir leur billet, et les vols ont accusé un retard.

Le premier vol dont le décollage était prévu à 2h du matin n’a pas quitté le tarmac à l’heure indiquée. Et aucune information relative à cet ajournement n’a été donnée. C’était la cacophonie totale. Or, bon nombre des passagers avaient acheté des billets voisinant les 600 000 alors que l’Aibd avait fait un tarif spécial de 150 mille francs CFA. Les nerfs étaient tendus. Certains passagers étaient dans tous leurs états. On était pas loin de l’ambiance dans les bus, « Car rapides » et « Ndiaga Ndiaye ».

« Nous sommes d’honnêtes citoyens amoureux du pays et fidèles supporters des Lions. Nos billets n’ont pas été subventionnés par l’Etat, l’Aibd, ou encore Air Sénégal. Nous avons acheté des billets à 650 mille FCfa, donc on doit nous respecter », peste un groupe de personnes très remontées contre les agents de Air Sénégal.

Et d’ajouter : « Nous sommes patriotes, c’est pourquoi nous avons choisi la compagnie sénégalaise, mais c’est du n’importe quoi ! Vous ne respectez pas les citoyens, Air Sénégal a une mauvaise réputation de ne jamais respecter l’heure du décollage, c’est devenu même de la redondance. »

Malgré l’intervention de certaines autorités pour tempérer les ardeurs, les usagers n’ont voulu rien savoir. Rien entendre. Ce qui a plus frustré les voyageurs, c’est le favoritisme des agents d’Air Sénégal qui accordaient des privilèges aux membres de la Fédération sénégalaise de football ou à des hommes politiques.

Les familles des joueurs étaient autant déboussolées que les supporters. La mère, l’épouse et les enfants d’Idrissa Gana Guèye ont passé une nuit blanche à l’aéroport, traînant dans tous les sens leurs valises sans pouvoir embarquer. La femme d’Ismaïla Sarr et celle de Nampalys Mendy ont vécu le même calvaire. Toutes et tous étaient dans un état indescriptible.

Certains ont failli même verser des larmes face à la situation qui s’offrait devant elles. Le calme est revenu vers 5h 30 du matin. Mais jusqu’à 7h, l’avion n’avait pas encore décollé. Une pluie d’insultes tonne sur les membres d’Air Sénégal. Le décollage a eu lieu finalement vers 8h, après une interminable patience ponctuée de désagréments. Destination Yaoundé.

Le soulagement par la Coupe

Les cœurs sont encore gros. Fatigue, stress, et surtout pressions d’un match dont l’issue est incertaine. Même si l’espoir et la confiance étaient les seuls secours. La joie de la fin de match fait oublier toute la galère vécue. Mais ce sera encore pour quelque temps. Puisque le retour s’annonce plus compliqué. A peine le match Sénégal-Egypte terminé, la délégation sénégalaise a rallié directement l’aéroport où elle était convoqué à 1 h du matin pour décoller à 2 h. Arrivée à l’aéroport, pas de communication avant qu’on notifie à la délégation que le vol est prévu, lundi, à 8 h. Finalement, c’est vers 13 h que l’embarcation a eu lieu, dans une situation indescriptible.

Les conditions étaient très difficiles pour la délégation qui est restée 3 jours sans dormir, ni manger encore moins se laver. C’était aéroport-stade-stade-aéroport. Le sacre des Lions, champions d’Afrique pour une première fois, était encore le seul soulagement. Certains estiment que le jeu en valait la chandelle.

« Les conditions de voyage étaient pénibles, nous avons souffert le martyr. Mais Dieu merci, la Coupe a atténué notre colère, car nous avons une étoile sur notre maillot », déclare un jeune. Cependant, il faut noter aussi l’incivisme de certains Sénégal, qui refusaient de respecter les rangs, les insultes de gauche à droite, ils ont failli se donner des coups de poings. Au point d’attirer l’attention des Camerounais.

« Oh, vous les Sénégalais, aujourd’hui vous ne devez pas vous fâcher car vous avez remporté la Coupe. Le Sénégal est un beau pays, un pays d’hospitalité, mais votre seul hic, c’est que vous êtes un peu indisciplinés », lance un groupe de policiers camerounais

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